Au moins six candidats du MPS, le parti de l’ancien président Idriss Deby aujourd’hui principal soutien de son fils et successeur Mahamat Idriss Deby sont déboutés par l’agence électorales chargée d’organiser les scrutins. Ceci, à un peu plus d’un mois des législatives.
Les cinq, pour avoir été condamnés à de la prison ferme par le passé au Tchad. Notamment, Mahamat Zen Bada, Secrétaire général du Mouvement patriotique du Salut (MPS), pour le département d’Abtouyour. Son dossier a été refusé en raison de son casier judiciaire, marqué par une condamnation pour détournement de fonds publics en 2012. Bien qu’il ait été gracié, l’ANGE a souligné que « la grâce n’efface pas la condamnation inscrite au casier judiciaire ».
En droit tchadien, la grâce laisse subsister la condamnation au casier judiciaire à la différence de l’amnistie.
Selon l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), le casier vierge présenté par le candidat serait donc un faux.
Il est également noté un faible taux d’engouement pour ces législatives. Un fait qui s’explique notamment par le montant élevé de la caution par candidat, pour déposer une liste aux communales. Par exemple, 18 sièges, un parti doit débourser 3,6 millions de francs CFA soit environ 5 500 euros, alors que la subvention au parti récemment débloquée par le président s’élève à 3 millions de francs CFA, soit 4 500 euros.
Une participation féminine accrue
« Nous enregistrons un taux honorable de participation des femmes à ces élections, avec un taux global de 34,61 % », a déclaré Ahmed Bartchiret, rappelant le cadre législatif favorable à la promotion féminine, notamment la loi organique n°013.
Les grands absents de ces élections sont les membres du parti Les Transformateurs de Succès Masra et du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP). Des formations qui ont décidé de boycotter ces élections, exigeant la révision du code électoral.
Le Conseil constitutionnel recevra les recours en contestation des listes provisoires pour les législatives, tandis que les tribunaux d’instance traiteront les recours pour les élections provinciales et communales, avant un éventuel passage à la Cour suprême. Les candidats rejetés ont jusqu’au 18 novembre 2024 pour contester.