Lors d’un meeting tenu à Kisangani ce mercredi 23 octobre 2024, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a exprimé son souhait de procéder à une révision de la Constitution du pays. Ce débat, déjà initié par son parti politique, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), suscite de vives réactions sur la scène politique.
Selon le président Tshisekedi et plusieurs membres de son parti, la Constitution actuelle, adoptée en 2006, présente des faiblesses structurelles et nécessite des ajustements. Parmi les articles visés par cette révision figurent ceux liés à la limitation des mandats présidentiels, à la lourdeur des processus institutionnels, ainsi qu’à l’élection des gouverneurs de province.
« Il nous faut une Constitution basée sur nos réalités. Celle-ci a été élaborée à l’étranger et par des étrangers », a déclaré Félix Tshisekedi, soulignant la nécessité de concevoir un texte fondé sur les spécificités du contexte congolais. Le président a également annoncé la création, en 2025, d’une commission nationale chargée d’élaborer cette nouvelle Constitution. Cette commission sera composée de représentants issus de différentes couches de la société, bien que la date précise de son lancement n’ait pas encore été révélée.
Par ailleurs, Tshisekedi a adressé un avertissement à ses opposants, les accusant de vouloir exploiter ce projet de révision constitutionnelle pour semer le trouble et déstabiliser le pays. En effet, une partie de l’opposition avait déjà contesté les résultats de l’élection présidentielle de décembre dernier, exprimant des craintes quant à une éventuelle tentative du président de prolonger indéfiniment son pouvoir.
La RDC, qui s’est dotée de sa première Constitution en 1964, a modifié son texte fondamental à plusieurs reprises. La dernière révision, en 2011, avait touché 8 des 229 articles de la Constitution de 2006. Cette nouvelle initiative de révision pourrait marquer une étape décisive dans l’évolution politique du pays.