Un rapport du Plan international explique les maltraitances visant les jeunes filles

Plan International Guinée a présenté, ce mardi 22 octobre 2024, son rapport sur la situation des jeunes filles dans le monde, en mettant en avant sa position en faveur de cette couche victimes de maltraitance psychologique, physique ou morale dans les zones de conflit.

Cette enquête, réalisée auprès de 9 995 personnes dans différents pays, principalement africains, a été publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la jeune fille, célébrée chaque année le 11 octobre.

Laouratou Diallo, membre de l’ONG des Jeunes Influenceurs Mondiaux, a souligné que son organisation a entamé des campagnes de sensibilisation pour diffuser les recommandations issues de ladite enquête.

« Des activités sont en cours de planification à Conakry et dans d’autres régions du pays pour vulgariser ce rapport, ainsi que pour planifier et prévenir d’autres actions. Nous avons lancé une campagne intitulée « Ensemble pour la paix ». Cette fois-ci, le symbole sera un cœur que nous allons utiliser avec le hashtag #PourLaPaix, en solidarité avec les pays en conflit. Nous invitons tous les acteurs de la société civile et les activistes à se joindre à cette campagne pour montrer aux jeunes filles dans les zones de conflit qu’elles ne sont pas oubliées, et encourager celles de Conakry à prendre leur avenir en main », a déclaré Laouratou Diallo.

Thérèse Akapo, chargée de la protection des jeunes et des enfants au Club des Jeunes Filles de Guinée, a expliqué l’importance de la participation de sa structure à la publication du rapport.

« Il était crucial pour nous de participer, car notre voix compte pour relayer le message des filles en détresse, qui n’ont souvent pas la possibilité de s’exprimer devant les médias ou les institutions internationales. Bien que la Guinée n’ait pas été incluse dans l’étude, plus de 10 000 jeunes filles ont été touchées dans d’autres pays. Cela prouve que dans les jours à venir, nous pourrons mieux travailler et mettre en place plus d’actions pour protéger les filles de Guinée, afin que celles qui ne traversent pas encore ces situations puissent être rétablies dans leurs droits et que le pays ne connaisse pas de tels conflits. Avec l’appui des nombreuses organisations qui nous accompagnent, nous constatons déjà des progrès. Par exemple, le nombre de cas d’excision a considérablement diminué », a souligné Thérèse Akapo.

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Ismatou Diallo, activiste de la société civile, a rappelé les grandes lignes de l’enquête sur la situation des jeunes filles.

« L’étude montre que les filles, les garçons, ainsi que les femmes et les jeunes hommes vivent les conflits de manière distincte. Les filles et les femmes subissent des violences sexuelles et un stress émotionnel en raison de leur rôle au sein de la famille et de leurs responsabilités. Le rapport de cette année se concentre sur les expériences des jeunes dont les vies sont dominées par les conflits. Nous avons cherché à comprendre comment la violence, l’interruption des études, la perte des moyens de subsistance et la détresse émotionnelle affectent différemment les filles et les garçons, et comment cela impactera leur avenir », a expliqué Ismatou Diallo.

M’Barra Diallo, conseillère chargée de la promotion féminine et représentante de la ministre des Affaires Sociales, de la Promotion Féminine et des Personnes Vulnérables, a révélé les causes profondes de ces inégalités.

« Dans notre culture, nous considérons souvent que la petite fille est inférieure au petit garçon. Cela fait que lorsqu’il y a des avantages à donner, même au sein des familles, on préfère les garçons, car on pense qu’ils ont moins de problèmes. Ce sont les filles qui s’occupent des tâches ménagères, qui cherchent l’eau, balaient la maison, etc. Lorsqu’elles vont à l’école, elles rentrent épuisées et n’ont pas la même disponibilité pour étudier. Tandis que les garçons ont passé leur temps à jouer, le soir, ils sont plus disposés à réviser. Nous devons reconnaître que ce sont nos familles, notre culture, et nous-mêmes qui sommes responsables de cette situation », a-t-elle déclaré.

Sur la manière de résoudre ce problème devenu une préoccupation majeure, M’Barra Diallo a proposé des solutions.

« Il faut briser le silence et vulgariser les textes juridiques pour que les filles et les femmes sachent qu’elles ont des droits, et qu’elles peuvent se plaindre dans les structures adéquates. Il est également important de lutter contre l’impunité. Trop souvent, les affaires de violences sont réglées à l’amiable en famille, sans passer par la justice. Il est temps de changer cette mentalité, car nous disposons de nombreux textes de loi pour protéger les femmes », a-t-elle conclu.

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