Accusé par le Premier ministre Ousmane Sonko d’avoir fait publier des « données erronées » concernant les comptes publics du pays, la dette et le déficit budgétaire, l’ex-président du Sénégal Macky Sall a tout bonnement rejeté ces allégations.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse américaine Bloomberg, M. Sall s’est lavé à grande eau.
« Je tiens à dire que ces propos sont faux, totalement faux. » « Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser les gens… », a déclaré l’ex-président.
Et de poursuivre : « Les ministres mis en cause n’ont même pas accès à ces informations. » J’espère que nous arrêterons cette descente aux Enfers et nous concentrerons sur l’essentiel. J’ai laissé un pays où les indicateurs étaient au vert. « Le Fonds monétaire international a confirmé cela, un mois après que j’ai quitté le pays », selon M. Sall.
Macky Sall dit aussi regretter que l’accusation le concernant et ses collaborateurs ait poussé l’agence Moody’s à dégrader la note du Sénégal.
« Oui, je voudrais dire que je suis au regret de constater la baisse de la note du Sénégal par Moody’s, à la suite de l’intervention du Premier ministre, dans laquelle on aurait évoqué un scandale relatif à la gestion de l’ancien régime », a-t-il affirmé.
Dans son réquisitoire, l’ancien président a défendu la politique économique de son administration et l’augmentation de la dette, utilisée pour financer les autoroutes et la construction de Diamniadio.
« Il ne faut pas se mettre en tête qu’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible », a-t-il déclaré avant de poursuivre en ces termes : « Il ne faut pas confondre emprunter pour financer le développement et parler de surendettement », a-t-il expliqué.
Il convient de préciser que l’étude réalisée par les nouvelles autorités a révélé, selon le Premier ministre Ousmane Sonko, que le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) atteignait en moyenne 76,3 % au cours des cinq dernières années sous la présidence de Macky Sall, bien au-delà des 65,9 % annoncés.
D’après toujours M. Sonko, le déficit budgétaire du Sénégal dépasse 10 % du PIB à la fin de 2023, soit près du double des chiffres communiqués par l’administration Macky Sall.