Guinée : le digital s’invite au concours d’entrée dans les écoles professionnelles

Du 26 au 28 septembre 2024, plus de dix mille candidats guinéens de la session 2024-2025 ont passé les épreuves du concours d’entrée dans les écoles professionnelles sur des tablettes. Cette initiative, une première dans le pays, marque la transition vers le digital, remplaçant les papiers physiques autrefois utilisés grâce à une application spécialement développée pour ce concours.

La révolution technologique s’étend à tous les secteurs d’activité, et le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, dirigé par Aminata Kaba, a intégré cette innovation dans le processus d’évaluation pour l’accès aux écoles techniques et professionnelles.

À Conakry, deux centres d’examen ont été retenus pour accueillir ce concours : l’École Nationale des Arts et Métiers (ENAM) dans la commune de Matam et l’École Nationale d’Administration, de Secrétariat et de Commerce (ENSAC) à Dixinn.

L’initiative a été bien accueillie par la majorité des candidats, qui ont trouvé l’expérience facile et pratique. Foulematou Bangoura, une candidate, a exprimé sa satisfaction :

« C’était ma première fois d’utiliser le digital pour un examen, et l’expérience a été fructueuse. J’ai aimé ce concours, car c’était simple. Les épreuves de français et de mathématiques étaient abordables, et la connexion fiable nous a beaucoup aidés. »

Jean Edy Lamah, un autre candidat, a souligné que l’utilisation des tablettes réduit non seulement les fraudes souvent enregistrées dans les centres d’examen, mais aussi les risques de perte des copies d’examen. Il a également suggéré que cette méthode soit étendue aux examens nationaux tels que l’examen d’entrée en septième, le BEPC et le BAC.

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Concernant l’attitude des candidats face à l’utilisation des tablettes, les surveillants ont noté peu de difficultés. Ouo-Ouo Traoré, surveillant au centre ENAM, a salué cette première expérience en Guinée :

« Les techniciens étaient présents pour aider les candidats en cas de problème avec les tablettes. »

Durant les trois jours de concours, les candidats ont travaillé sur des épreuves en lien avec leurs filières de choix. Le concours a regroupé des élèves de niveau BEPC et BAC. Avant de débuter les épreuves à 9h30, tous les candidats devaient s’assurer d’introduire correctement leur INA (Identifiant National d’Apprenant) et le numéro du PV. La moindre erreur pouvait entraîner l’élimination du candidat. Selon les surveillants, le serveur synchronisait toutes les tablettes simultanément.

Le conseiller principal de la ministre, Mamoudou Condé, a expliqué les raisons de cette digitalisation : « L’objectif est de respecter les promesses du CNRD et d’assurer transparence, inclusion et égalité des chances. Le digital nous permet de faciliter cela tout en garantissant une rapidité dans le traitement des résultats. Nous sommes rassurés à 90 %, mais comme avec toute technologie, il peut y avoir des imprévus, même dans les pays les plus avancés. »

Julien Bongono, secrétaire général du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a salué cette innovation : « Le concours de cette année est fondamentalement différent de ceux des années précédentes. En plus de la forme – la dématérialisation avec les tablettes – il est aussi différent sur le fond, car les candidats admis seront orientés vers des filières spécifiques. Ce processus nous permettra de proclamer les résultats en trois ou quatre jours, contre trois à quatre semaines auparavant, tout en réduisant les interactions humaines, et donc les erreurs. »

Le directeur national du numérique a, quant à lui, expliqué le processus technique : « Les sujets sont chargés dans les tablettes, et les apprenants peuvent travailler hors connexion. Une fois les réponses saisies, la tablette se reconnecte automatiquement pour synchroniser les données avec le serveur. »

Fodé Touré

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