Les membres du Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) ont animé un point de presse ce lundi (23.09.24), à Conakry, sur la situation sociale et politique qui prévaut dans le pays et sur la conduite de la transition entamée il y a trois ans.
Selon Abdoul Sakho, coordinateur du FFSG, « une bonne transition se veut un moment de communion et une opportunité de réflexion et d’engagement de tous les acteurs du pays, autour des causes qui l’ont provoquée. »
Le Forum des forces sociales de Guinée a vertement dénoncé le non-respect de la Charte de la transition par le CNRD et les graves violations des droits et libertés fondamentaux.
« Aujourd’hui, des pratiques de répression judiciaire contre les acteurs de la société civile, des acteurs de la sphère politique, les violences des droits de l’homme, les atteintes à la dignité humaine, les traitements inhumains et dégradants, les violences et les tueries lors des manifestations sont d’actualité… », a vigoureusement dénoncé M. Sakho.
Poursuivant son réquisitoire contre le CNRD, Abdoul Sakho a estimé que « le régime militaire au pouvoir représente un danger pour la Guinée. Car ils sont, aujourd’hui, les premiers à ne pas respecter leur engagement. « Ce sont eux les fauteurs à l’ordre du trouble public », selon Abdoul Sacko.
Le FFSG, dit-il, ne restera pas les bras croisés face à l’usurpation du pouvoir par les autorités de transition.
« Nous allons engager des juristes ». Et d’ailleurs, je profite pour faire appel à tout juriste, tout Guinéen qui a la possibilité de nous accompagner à saisir les juridictions nationales et internationales pour mettre devant leur responsabilité ceux qui se transforment en fauteurs de trouble à l’ordre public, ceux qui nous ramènent à répéter les raisons pour lesquelles des Guinéens ont été massacrés, violés et violentés au stade du 28 septembre en 2009 ».
Pour sa part, Boubacar Biro Barry, membre des FFSG, a déclaré : « Nous vivons une période où l’argent coule à flot alors que les Guinéens sont dans le besoin. » Nous avons opté pour une nouvelle forme de stratégie qui consiste à mettre en place un pool d’avocats pour identifier et rendre publique la liste des éléments qui font traîner la transition. « Ce qui est arrivé à l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, aujourd’hui en prison, risque de se répéter ».
Pour rappel, les autorités guinéennes dominées par les militaires ont présenté fin juillet un avant-projet de Constitution avec l’objectif de le faire voter par référendum avant la fin de l’année. Mais aucune date n’a encore été arrêtée pour soumettre à la population ce texte dont une partie est rejetée par les principaux partis d’opposition et des organisations de la société civile.
Fodé Touré