L’ancienne Premiere ministre, Aminata Touré, est désormais le haut représentant du président du Sénégal. Elle a été nommée par décret mardi (27.08.24), recevant ainsi sa part du gâteau pour avoir contribué à l’élection du nouveau locataire du palais de la république.
Car après le divorce d’avec sa famille de l’Alliance Pour la République (APR), Aminata Touré avait rejoint la coalition Diomaye Président, victorieuse le 24 mars dernier.
Joint par lesnouvellesdafrique.info pour commenter ce choix, Pathé Mbodj, analyste politique, estime qu’il faut se départir de certains préjugés tels que la punition ou la récompense politique. Celui-ci explique que lorsqu’une nouvelle administration s’installe, il est normal qu’elle le fasse avec ses hommes, ses amis et même ses ennemis. L’ importance étant la compétence des éléments choisis.
L’analyste politique rapelle que Aminata Touré s’est fait connaître vers les années 1990 sous la coupe du parti And Jef de Landing Savané avec les élections de 1993. Celles-ci n’ayant pas été favorables à Landing, l’ex- Première ministre s’est alors consacrée à sa carrière au sein des Nations Unies.
Le choix porté sur Aminata Touré à un poste aussi important n’est pas une première pour elle ajoute M Mbodj. Elle l’a occupée sous l’ère Macky Sall alors qu’elle était militante dans son parti. Son carnet d’adresse international étant bien fourni, Aminata Touré est à bien d’assurer ce rôle de Haut représentant qui n’est pas un poste si extraordinaire qu’on puisse l’imaginer. Le seul problème est la spéculation que font les Sénégalais après le changement de régime concernant les récompenses à distribuer ou des sanctions à infliger etc.
Aminata Touré est la seconde femme a avoir dirigé le gouvernement du Sénégal après Mame Madior Boye. Elle a ensuite présidé le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) avant de tomber en disgrâce avec Macky Sall au lendemain des législatives de 2022.
L’analyste politique Pathé Mbodj trouve qu’il serait impertinent de juger Aminata Touré à la tâche même si M. Mbodji pense qu’elle est en territoire conquis.
Le rôle d’un haut représentant
Aminata Touré devra jouer le rôle du chef de protocole. Elle est chargée des négociations afin de baliser le terrain au chef d‘État. Elle fera donc ce que le président lui demandera de faire, dit notre analyste.
En revanche, cette nomination intervient dans un contexte politique marqué par le discours de rationalisation de certains services de l’État prôné par l’actuel gouvernement.
Hier, mardi (27.08.24) le chef de l’État a convoqué l’Assemblée nationale en vue d’une modification de la constitution. Ce pour une éventuelle suppression de deux institutions jugées inutiles et budgétivores à savoir le Conseil économique social et environnemental et le Haut Conseil des Collectivités territoriales (hcct). Des institutions dont le fonctionnement avoisinerait les 15 milliards de francs CFA.
Mais pour M Mbodj, Aminata Touré ne percevra pas un salaire de 15 milliards même si de nos jours les salaires coûtent cher.
Une époque différente de celle de l’ancien président de la République Abdou Diouf qui avait un salaire moindre que son conseiller spécial.