Les négociations de Genève, une bonne mascarade au conflit soudanais

A women protecting her face with a cardboard bearing the Sudanese flag as she holds a banner next to the monumental wood sculpture "Broken Chair" (L) during a demonstration on the opening day of Sudan ceasefire talks, in Geneva, on August 14, 2024. US-sponsored talks on agreeing a ceasefire in the devastating conflict in Sudan kicked off in Switzerland, despite the Sudanese government staying away. (Photo by Fabrice COFFRINI / AFP)

Le conflit soudanais qui a maintes fois été à l’origine de négociations fait de nouveau l’objet de pourparlers. Débutés ce mercredi (14.08.2024) en Suisse à Genève et menés par l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, son objectif est de mettre fin à la guerre civile qui dure depuis plus de 16 mois dans cette partie du continent dévastée par les exactions de sa population.

L’espoir peut elle renaître cette fois?
Sous l’égide des Etats Unis, de l’Arabie Saoudite et de la Suisse, pays hôte, cette réunion entame un nouveau cycle de négociations qui s’inscrit dans la poursuite des discussions de Djeddah. En effet en octobre dernier, le conflit opposant l’armée régulière du général al- Burhan et les paramilitaires du général Hemedti avaient occasionné des discussions à Djeddah en Arabie Saoudite sans succès.

L’objectif était d’obtenir un cessez le feu humanitaire après six mois pour une guerre déclenchée en avril 2023.

Prévue pour environ dix jours, ces pourparlers se veulent cette fois décisifs: un retour pour une paix définitive.

Mais de l’avis du président du collectif Urgence Darfour ce ne sera pas le cas. Parce que ces négociations ne contiennent qu’un interlocuteur en la personne du général Hemedti, al-Burhan ayant refusé de prendre part aux discussions.
Jacky Mamou voit peu de possibilités qu’un accord sérieux puisse aboutir dans le processus actuel à Genève à moins d’un coup de théâtre.

Les deux chefs de gangs qui dirigent le Soudan et qui ont la main mise sur les richesses du Soudan ne sont animés que d’une volonté d’appropriation des richesses du Soudan selon l’analyste.

Malgré de brèves trêves sur fond de cessez le feu, le chef des milices des forces de soutien rapide (FSR) et celui de l’armée régulière continuent leurs exactions sur les populations. Al Fasher continue d’être le lieu d’intense bataille dans le Darfour du Nord car toujours assiégé . Les habitants agonisent dans le camp de Zamzam du fait de la famine qui sévit. C’est le point de la situation selon Jacky.

Rappel des faits et enjeux

La crise soudanaise qui a commencé en avril 2023 a fait des milliers de morts, pas moins de vingt millions de déplacés et de réfugiés et la destruction d’infrastructures.

Officiellement les Emirats Arabes Unis constituent le partenaire numéro un de Hemedti donc ceci explique sa présence comme observateur lors de ces pourparlers. Un bon prétexte pour Al Burhan à sa non participation à ces pourparlers.

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Or actuellement le pays est dans une situation d’extrême gravité selon le président du collectif Urgence Darfour puisqu’il y a 18 millions de déplacés, plusieurs ont besoin d’aide nutritionnelle alimentaire d’urgence, des centaines de milliers d’enfants agonisent parce qu’étant en dénutrition avancée.
Il pense que ces deux chefs de gangs n’en n’ont rien à faire de la situation de leurs populations. Leur cynisme pouvant conduire à gouverner dans un pays vide de soudanais avec un dessein inavoué qui n’est autre que la prédation des richesses.

 

Une preuve de leur non intérêt à ce que le Soudan retrouve la paix réside sur le non respect du document signé l’année dernière où les deux généraux promettaient un processus pour un cessez le feu et l’aide humanitaire vital pour des milliers de personnes.

Cependant d’après Jacky, al-Burhan et Hemedti ont continué la guerre, les exactions sur les populations ont continué de plus belle. Ces deux là sont des génocidaires bien connus. D’après la cour pénale internationale, il ya eu un crime de génocide et en ce moment ils étaient sous les ordres d’Omar El Bechir. Ce sont des professionnels qui luttent pour le pouvoir absolu.

Les pourparlers, une mascarade
Tout semble le faire croire. Les forces armées soudanaises (FAS) ont refusé de se joindre aux négociations invoquant des préoccupations sur l’ordre du jour et les participants aux négociations. Les deux généraux ont échangé des accusations de violation de l’accord de Djeddah qui stipule la protection des civils ainsi que de toutes les installations privées et publiques et leur non utilisation à des fins militaires.

Dimanche (18.08.2024), le conseil souverain de transition du Soudan avait déclaré que le gouvernement enverrait une délégation au Caire en Egypte pour de nouvelles tractations sur la mise en oeuvre de l’accord de Djeddah signé en mai 2023.

Lundi dernier, lors d’une conférence de presse à Genève, l’envoyé spécial des Etats- Unis pour le Soudan, Tom Perriello avait avancé avoir eu des « échanges approfondis » avec l’armée soudanaise. Sauf qu’il n’ y avait pas encore de confirmation de la présence d’une délégation de l’armée soudanaise à Genève.

Par ailleurs, comme cas de figure, la situation actuelle n’est qu’une mascarade de l’avis de Jacky Mamou. Comment faire des pourparlers avec un absent principal aux négociations qui boycotte l’entrevue?

Il invite la communauté internationale notamment les Etats Unis, en tout cas tous ceux qui ont un minimum d’intérêt pour un retour à la pacification du Soudan, de faire pression sur les forces qui soutiennent ces deux gangsters. D’un côté, les Emirats Arabes Unis pour Hemedti et de l’autre l’Égypte et l’Iran.

Pour lui tant que ces deux là à savoir Hemedti et al-Burhan ne se retrouveront pas sur une même table de négociation, ce serait illusoire de penser à un accord alors qu’il ya une urgence vitale pour des milliers de gens. C’est plutôt désespérant comme situation a t’il ajouté.

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