En Guinée, il est probable que le général de brigade Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le 5 septembre 2021, participe à la prochaine élection présidentielle dans le pays comme candidat.
La nouvelle Constitution, qui sera soumise à référendum avant son adoption et sa promulgation, autorise la candidature indépendante. Un point qui servirait de base légale au tombeur d’Alpha Condé pour son éventuelle participation à la course pour le fauteuil présidentiel. Les démarches pour la probabilité sont déjà lancées.
Deux figures du gouvernement de la transition s’avèrent être les principaux meneurs. II s’agit du Premier ministre, Bah Oury, et du ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo. La première étape de la mission confiée au chef du gouvernement, c’est la composition d’une coalition politique pour le général Doumbouya.
Récemment, Bah Oury a reçu en catimini des représentants de plusieurs partis politiques très peu connus en Guinée. D’après un des participants, les échanges ont porté sur différents sujets, dont le soutien au régime de Doumbouya.
« Bah Oury nous a ouvertement dit qu’il soutiendra Doumbouya si celui-ci décide d’être candidat à la prochaine présidentielle. II dit vouloir notre accompagnement. II nous a promis en échange des places au niveau des mairies, de l’Assemblée nationale et du Sénat aux prochaines élections générales. Il nous a même promis des postes dans la transition », confie-t-il anonymement.
Dans la charte de la transition, il est mentionné que les membres du CNRD et du gouvernement sont exclus des élections générales à venir. Mais depuis la publication de l’avant-projet de la nouvelle Constitution qui inclu la candidature indépendante, l’entourage du général Mamadi Doumbouya donne l’impression que celui-ci voudrait imiter le général Mahamat Idriss Deby du Tchad.
Évaluation des partis politiques
Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a engagé une opération d’assainissement du paysage politique guinéen. En l’espace d’un an, soit entre 2023 et 2024, il a évalué deux fois les partis politiques. Les résultats qui en ressortent indiquent que la plupart de ces partis, surtout les moins connus avec avec zéro participation à une élection quelconque et quasiment zéro militant, ne sont pas en règle. C’est-à-dire ils sont sans siège ou agréments, jamais d’assemblées générales et zéro congrès.
Ils ont un délai de trois mois pour se conformer aux lois qui régissent les partis politiques en Guinée. Faute de quoi, ils seront dissouts. Mais il existe un moyen d’échapper à ce risque même n’étant pas en normes. C’est d’accepter la proposition de coalition, initiée par le Premier ministre, pour le général Mamadi Doumbouya en vue de la prochaine élection présidentielle.
La récente recontre entre Bah Oury et certains politiques n’est que le début. Plusieurs autres sont à venir. Cette phase des démarches pour une éventuelle candidature de Doumbouya à la prochaine élection présidentielle sonne comme un essai auprès des politiciens sans influence.