Quand trouver un emploi devient un véritable parcours du combattant au Sénégal.

Au Sénégal, la lancinante problématique de l’emploi des jeunes se pose avec acuité comme l’attestent les derniers chiffres officiels du premier trimestre de 2024 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

Des chiffres pas reluisants.
23,2%, en hausse par rapport aux 21,5% de l’année précédente.
« Un taux significativement plus élevé en milieu rural (31,7%) qu’en milieu urbain (17,5%). Et, où Les femmes sont particulièrement plus touchées par le chômage, avec un taux de 36,7% contre 13,3% pour les hommes », selon toujours le rapport.
Des chiffres qui ne surprennent pas Yves Nzalé. En effet, selon lui , le Sénégal a subi des crises pendant deux années suite à la pandémie du Covid 19 en plus de la situation socio politique qui avait perturbé la vie économique.
« Quand la vie politique est perturbée, cela impacte sur la vie économique. Les entreprises ne sont pas performantes et ne gagnent plus de marchés de ce fait elles ont tendance à ne plus recruter. Ce qui augmente le taux de chômage. Présentement, beaucoup d’entreprises ont mis les clés sous le paillasson », explique t-il

À en croire le juriste par ailleurs président de la plateforme « la voie de la jeunesse », les politiques de jeunesse ne sont pas priorisées par nos autorités.
« Les jeunes sont absents dans les instances de prises de décisions. Nous réclamons un quota de 30% que cela soit à l’assemblée comme dans les structures.
Malheureusement nous constatons qu’à chaque fois qu’une décision doit être prise, la parole des jeunes n’est pas pris en compte. Nous sommes mis à l’écart », se désole t-il

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Pourtant, les structures dédiées à résoudre les problème liés à l’emploi des jeunes ne manquent pas. Nous pouvons en citer l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), le Programme sénégalais pour l’entrepreneuriat des jeunes (PSE-J) et l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA).

Des structures qui semblent oublier leurs rôles si l’on se fie au défenseur des diplômés sans emploi.
« Chaque année nous avons plus de 300000 jeunes demandeurs et à peine 80 arrivent à décrocher un travail décent. Ce qui fait que nombreux d’entre eux se convertissent en marchands ambulants, des coursiers entre autres et d’autres risquent leurs vies dans l’océan.
Malheureusement nos autorités restent aphones » fustige t-il avant d’ajouter qu’il faudrait que ces structures dédiées puissent avoir assez de budget.
« On doit leur donner la possibilité de financer 10000 jeunes par exemple sur un million de demandeurs d’emploi.
Les jeunes sont désespérés comme en atteste le nombre de morts dernièrement.
75% de la population sénégalaise est jeune, et nous qui les représentons, nous peinons à avoir une audience avec nos ministères de tutelle pour leur faire part de nos attentes et nos ressentis.
Beaucoup de jeunes souhaitent se lancer dans l’agriculture mais n’ont pas accès à la terre, encore moins aux intrants. Nous subissons des discriminations.
Il faut que l’État mette l’accent sur les professions libérales et corriger les déficits qu’il y’a au niveau des administrations publiques et mettre un terme aux népotisme politique dans le cadre des recrutements dans le public et le parapublic ».

S’agissant des politiques d’emploi que devrait promouvoir l’État pour lutter contre le chômage massif des jeunes, M Nzalé est sans équivoque. Selon lui, il faut que les voix de concours soient accessibles à tous et que l’État recrute en masse.
« Au Sénégal, nous avons un déficit de professeurs, de médecins, de pharmaciens, d’avocats pour ne citer que ceux là. Et ce sont des secteurs qui peuvent aider les diplômés qui peinent à trouver un travail . Il faudrait également penser au secteur primaire, à l’agriculture, l’élevage et faire de la transformation des matières premières » suggère t-il.

Le taux d’emploi au Sénégal pour cette période s’établit à 40,0%, avec une répartition inégale entre les milieux urbain et rural. En milieu urbain, le taux d’emploi est de 44,3%, tandis qu’il est de 33,6% en milieu rural. Les hommes enregistrent un taux d’emploi plus élevé (53,3%) comparé aux femmes (27 %).

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