Sénégal : une activiste décline l’offre du tandem Diomaye-Sonko

L’activiste proche du parti Pastef, Ndeye Fatou Fall, alias Falla Fleur

Elle est juriste, engagée et mobilise une large audience sur les réseaux sociaux. Ndeye Fatou Fall alias Falla Fleur, une activiste proche du parti Pastef, serait-elle mécontente de l’offre du Pastef maintenant au pouvoir  au Sénégal?

En effet, lors du dernier Conseil des ministres tenu le jeudi 18 juillet, marqué par près d’une centaine de nominations, le nom de Falla Fleur n’apparaît nulle part. Cela a été qualifié de surprenant par les partisans de la jeune activiste, qui fut l’une des figures les plus visibles sur les réseaux sociaux dans le combat pour l’accession au pouvoir du président Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. C’est sur Facebook que Falla Fleur a expliqué les raisons de son absence de la liste des nominations.

La jeune juriste a révélé avoir été nommée directrice générale en mai, une offre qu’elle a déclinée pour des raisons personnelles non spécifiées. Ndeye Fatou Fall n’a toutefois pas précisé la direction dont elle devait prendre la tête ni les motifs exacts de son refus. Ce geste est rare dans un pays où l’engagement politique est souvent vu comme un ascenseur social offrant des privilèges du pouvoir, un confort financier, des résidences somptueuses et des voitures luxueuses…

Foulard toujours bien noué autour de la tête, parfois coiffée d’un chapeau, Ndeye Fatou Fall (Falla Fleur) a surmonté plusieurs épreuves en militant auprès du leader de Pastef, Ousmane Sonko, y compris une arrestation le 30 mai 2023 à son lieu de travail par la Division des investigations criminelles (DIC). Elle avait été mise en détention préventive, accusée de « provocation directe à un attroupement armé, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique » via ses publications sur les réseaux sociaux. Condamnée à trois mois de prison ferme le 26 octobre 2023 par la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar, Falla Fleur a purgé sa peine durant sa détention provisoire. À sa sortie de prison, elle a été licenciée de la société Dakarnave.

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Il convient de rappeler que de nombreux militants de l’opposition et de la société civile critiquent aujourd’hui les nominations effectuées par le chef de l’État, y voyant du népotisme, du clientélisme et du favoritisme. Le cas le plus récent est celui de Sophie Nzinga Sy, nommée directrice de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA). Cette nomination a été vivement critiquée, Sophie Nzinga Sy étant la fille de la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall. Son père, Jacques Habib Sy, est également proche du leader de Pastef.

Une autre nomination fortement contestée est celle d’Aïssatou Diallo, désormais coordonnatrice des Agropoles, en remplacement d’El Hadji Djily Mbaye Lô. Cette nomination est critiquée car le directeur général des Agropoles doit normalement être désigné suite à un appel à candidatures, et le contrat de Lô devait courir jusqu’à fin décembre 2028. Cependant, il a été démis de ses fonctions le 5 juin lors du Conseil des ministres.

Ces controverses illustrent les tensions actuelles au sein du paysage politique sénégalais, où l’engagement des activistes, la frustration de militants et les nominations continuent de susciter débats et critiques.

Diaraf DIOUF

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