Des expulsions pour des prêches jugés « misogynes » en France

Entre exécutions, menaces ou obligation de quitter le territoire, les expulsions d’étrangers résidant en Europe sont devenues fréquentes ces derniers temps. Après l’expulsion de l’imam radicalisé Ahmadou Kaba au Sénégal le vendredi (12.07.24), un autre sénégalais vivant en France est sous la menace d’expulsion.

Si pour l’Imam Kaba, c’est pour ses prêches jugés « radicaux et misogynes » qu’il a été rapatrié, Saidou Diao est quant à lui sous le coup d’une mesure d’éloignement du territoire national pour une convocation pour accrochage en voiture.

A en croire la préfecture de l’Aube, Ahmadou Kaba connu des services de l’Etat français a été fiché pour ses discours radicaux qui entraînaient des troubles dans les mosquées troyennes (commune dans le département de l’Aube). Des prêches qui prônaient des propos discriminatoires envers les femmes.

L’imam âgé de 37 ans s’est vu dès lors expulsé et mis à la disposition de la Division des Investigations Criminelles (Dic) à sa descente d’avion à Dakar. Placé en garde en vue pour « nécessité d’enquête, il a été libéré après que les enquêteurs aient déclaré n’avoir décelé aucun lien ou des connexions avec les milieux radicaux.

De l’avis de Boubacar Seye de Horizons sans frontières, une organisation européenne et internationale de défense, d’orientation et d’intégration de migrants cette pourchasse s’explique par l’absence de politiques d’intégration. Les élections européennes ayant fait de l’extrême droite la seconde force au niveau du parlement européen, le parti présidentiel épouse les idées de cette dernière faute de programmes pour avoir surfé sur l’islam et l’immigration.

Selon lui, c’est la migration  extra- européenne qui pose problème surtout celle arabe et noire.

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Seye de préciser que le manque d’idéologie politique a fait que l’Europe reste confrontée à l’échec des partis politiques classiques.
Ces dernières n’ont pas su être en phase avec les populations, l’offre d’offre n’étant pas renouvelée aujourd’hui en France imposant ce débat sur la laïcité et la radicalisation de la migration.

En début d’année 2024, après l’adoption dans la douleur de la loi immigration, le bilan annuel était en hausse de 30% par rapport à 2022. Une loi qui vise à expulser davantage d’étrangers catégorisés « délinquants » selon les termes du ministre de l’intérieur. Gérald Darmanin l’expliquait comme suit  » plus largement des individus défavorablement connus » à la fois « auteurs de troubles à l’ordre public manifestes ou dont le profil évoque des risques de troubles significatifs »

Sur la même lancée, pour le cas de l’imam Kaba, Darmanin est monté au créneau avec une précision de taille en affirmant que la loi contre le séparatisme qu’il a porté permet l’expulsion des imams radicalisés en 24 heures.
Mais le président de l’organisation Horizons sans frontières estime que l’Europe a peur d’être détrônée socialement et culturellement, c’est qui explique toute cette hypocrisie dans la gestion de ces flux migratoires.

Selon lui, l’imam aurait pu bénéficier d’un pardon. Boubacar Seye pense qu’il aurait pu être écouté même s’il affirme dès fois ne pas être en phase avec certaines des idées défendues sur leurs prêches. Les principes de l’intégration étant essentielles, les règles et lois en vigueur dans le pays d’accueil doivent être respectées. Toutefois, l’islam que l’on prône sur nos terres africaines particulièrement sénégalaises est un islam de tolérance aux idées discutables.

Pour Saidou Diao entré illégalement en France en 2021, employé dans une brasserie de la monnaie à Figeac ( commune en France) depuis 2023, il avait entamé la procédure de régularisation après avoir reçu deux ans plutôt une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Malheureusement la confiscation de son passeport et l’assignation à résidence risquent de lui compliquer la tâche.
La date de son expulsion est fixée au 15 août prochain, son billet d’avion déjà à sa disposition.
Par ailleurs, ses qualités humaines louées par ses employés ont tout l’air d’une mobilisation citoyenne qui pourrait empêcher son renvoi.

« La France a fait le nid de l’extrême droite ». Elle devrait donner l’exemple de l’intégration puisque qu’elle est une terre d’immigration depuis la seconde moitié du 19e siècle » tranche le président de Horizons sans frontières ».

22% de la population ont des antécédents migratoires. D’où l’importance de prôner une Europe de la diversité.
En tout cas, l’organisation espagnole œuvre pour la prise en charge des flux migratoires dans un monde mondialisé.
La migration doit être un facteur d’équilibre social économique et de recomposition des sphères, et non faire l’objet de débat sur la laïcité et la radicalisation.

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