Mesdames et messieurs, en ma qualité de ministre des Affaires étrangères de la transition civile en exil du Mali, je ne peux m’empêcher de dénoncer fortement les déclarations belliqueuses des ministres des Affaires étrangères des juntes du Mali, du Burkina Faso et de l’ambassadeur du Niger en Belgique, faites à l’occasion de l’événement organisé par Crans- Montana les 27 et 29 juin dernier à Bruxelles.
D’emblée, nous, Transition Civile en Exil du Mali, exprimons notre grande surprise face à la décision de vos organisations respectives de recevoir les représentants des pouvoirs illégitimes du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
En effet, ces pouvoirs regroupés au sein de la soit- disant Alliance des États du Sahel ne peuvent se réclamer de la charte du Liptako-Gourma qui date des années 1970, à l’époque des deuxièmes Républiques du Mali et du Niger et de la première République du Burkina Faso. Des régimes anticonstitutionnels dont l’objectif, devenu de plus en plus évident, est la confiscation du pouvoir le plus longtemps possible par la force des armes, ne peuvent donc s’approprier cette charte dont la mission première est de promouvoir le développement harmonieux et intégré de la région du Liptako-Gourma.
Par conséquent, nous appelons les partenaires internationaux du Mali, en particulier l’Union européenne et les organisations européennes avec lesquelles elle coopère, de n’accorder aucune importance aux propos des représentants des juntes des pays du Sahel central qui ont choisi de prendre leurs peuples en otage, de les plonger dans une situation chaotique les privant des services publics de base, ainsi que de leurs libertés fondamentales, individuelles et collectives.
Face à de telles difficultés, nous, en tant que démocrates maliens, avons décidé de prendre nos responsabilités, à travers une initiative aussi audacieuse que nécessaire: la mise en place d’autorités parallèles ( gouvernement et parlement) afin de relever les nombreux défis auxquels notre pays est confronté. Cette initiative est soutenue par une grande partie de notre peuple, et nous sommes sûrs que la communauté internationale comprend également cette option dictée par les circonstances difficiles que traverse notre pays.
Nous sommes convaincus que le Mali ne retrouvera la paix, la sécurité, la stabilité et la démocratie, toutes choses que nos populations appellent de tous leurs voeux, que grâce au sacrifice de ses fils et filles dont notre gouvernement en exil est partie intégrante.
Nous avons donc bon espoir que tous les partenaires du Mali et toutes les bonnes volontés vont nous soutenir dans cette entreprise qui vise à contribuer au retour à l’ordre constitutionnel et à la normalité dans notre pays. D’avance qu’ils en soient remerciés.
Mohamed AG Ahmedou, ministre des affaires étrangères de la transition civile du Mali en Exil.
Premier Vice-président du Panel des Démocrates Maliens.
Coordinateur des organisations de sociétés civiles du développement local dans les régions de Tombouctou et Taoudeni au Mali.