Le décès en détention de l’ex-chef d’état-major général des armées en Guinée continue à occuper les attentions à Conakry, la capitale. Ils sont nombreux des citoyens qui ne croient pas que l’officier soit mort d’un arrêt cardiaque tel que soutenu par les autorités. Pour eux, il s’agirait plutôt d’un « assassinat ».
Le rond-point de la cité Enco 5 est l’un des endroits les plus connus de Conakry. De ce côté, l’on n’est pas convaincu de la cause officielle du décès du général Sadiba Koulibaly.
« Le général a été tué. C’est ça la vérité. C’est seulement de cette manière qu’on peut expliquer ce décès soudain de Sadiba », avance Mamoudou Sylla, un jeune revendeur de chaussures.
Un autre qui, lui, a préféré garder l’anonymat, enchaîne : « La vérité est que le général est mort de torture. Il a été tué et après, on nous dit qu’il est mort d’un arrêt cardiaque. À mon avis, le pouvoir en place l’a liquidé ».
Loin de là, se trouve le carrefour Cosa. C’est un autre axe routier très fréquenté de la capitale guinéenne. Sur place, même si les plus nombreux sont ceux qui accusent le CNRD d’avoir « fait tuer » l’ancien chef d’état-major général des armées guinéennes, certains d’entre eux semblent convaincus de la version du tribunal militaire de Conakry.
« Je ne vois pas l’importance pour le CNRD de faire tuer le général Sadiba Koulibaly. En Guinée, les conditions de détention sont tellement infernales qu’il est difficile d’y résister. Elles tuent vite, surtout les personnes à la santé fragile. Je pense que c’est ce qui est à l’origine du décès du général », indique anonymement un enseignant dans une école primaire de la ville de Conakry.
Plus de 24 heures après l’annonce officielle du décès du général Sadiba Koulibaly, il n’y a toujours pas eu de communiqué de présentation de condoléances à sa famille de la part des autorités de la transition. Pour l’heure, le général Doumbouya, son Premier ministre Bah Oury et le président du Conseil national de la transition restent silencieux. Ce qui donne plus d’ampleur à la version selon laquelle la mort de l’ex-chef d’état-major général des armées guinéennes « n’a rien de naturel ».