La nouvelle vie de Julian Assange après 14 ans de saga judiciaire

C’est la fin, mardi (25.06.24) d’une saga judiciaire de 14 ans pour le fondateur de Wikileaks et lanceur d’alerte Julian Assange qui est rentré ce mercredi (26.06.24) en Australie profiter de sa liberté retrouvée après un accord avec la justice américaine.

L’avion privé qui le transportait s’est posé mercredi soir à l’aéroport de Canberra, où se trouvaient des dizaines de journalistes, a constaté une équipe de l’AFP.

Plus tôt dans la journée, M. Assange, 52 ans, avait été libéré au terme d’une rapide audience au tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord. « Vous pourrez sortir de cette salle d’audience en homme libre », lui avait dit la juge Ramona V. Manglona.

M. Assange n’aura pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a précisé le ministère américain de la Justice. Conformément à l’accord conclu avec la justice, l’ancien informaticien, accusé d’avoir publié des centaines de milliers de documents confidentiels américains dans les années 2010, a plaidé coupable d’obtention et de divulgation d’informations sur la défense nationale.

Il a quitté le tribunal sans faire de déclaration. « Aujourd’hui est un jour historique. Il met un terme à 14 années de batailles judiciaires », s’est félicitée son avocate Jennifer Robinson. Il avait ensuite embarqué sans tarder dans un avion qui avait quitté les îles Mariannes, petit territoire américain du Pacifique, pour Canberra.

Julian Assange « a énormément souffert dans sa lutte pour la liberté d’expression, la liberté de la presse », a souligné Barry Pollack, son autre avocat. « Le travail de WikiLeaks se poursuivra et M. Assange, je n’en doute pas, continuera avec force son combat en faveur de la liberté d’expression et de la transparence ».

Le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est félicité devant le Parlement à Canberra d’un « résultat positif » que « la grande majorité des Australiens souhaitaient ».

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Le lanceur d’alerte avait quitté lundi le Royaume-Uni, où il était emprisonné depuis cinq ans, après avoir accepté le principe d’un plaider-coupable.

Aux termes de cet accord, il n’était plus poursuivi que pour le seul chef de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », pour lequel il a été condamné à une peine de 62 mois de prison, déjà couverte par les cinq années de détention provisoire.

Le tribunal des îles Mariannes du Nord avait été choisi en raison du refus de M. Assange de se rendre sur le continent américain.

L’accord met un terme à une saga de près de 14 ans. Il est intervenu alors que la justice britannique devait examiner, les 9 et 10 juillet, un recours de M. Assange contre son extradition vers les Etats-Unis, approuvée par le gouvernement britannique en juin 2022.

Il se battait pour ne pas être livré à la justice américaine qui le poursuivait pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après sept ans passés dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite la même année.

A.K Coullibaly

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