L’Afrique regorge d’abondantes ressources solaires et éoliennes alors que 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité. Les investissements demeurent très faibles sur le continent qui ne capte que 3% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables.
L’Afrique possède l’un des plus importants potentiels au monde en matière d’énergies renouvelables. Le continent bénéficie notamment de niveaux élevés d’ensoleillement. D’après la Banque mondiale, des pays tels que la Namibie, l’Egypte, le Botswana, le Maroc, le Soudan et le Niger figurent parmi les pays affichant les taux d’irradiation solaire les plus élevés au monde.
Selon les données du Conseil mondial de l’énergie éolienne, l’Afrique dispose également d’un potentiel éolien estimé à 59 000 gigawatts (GW), soit environ 90 fois la capacité globale actuelle. Ce potentiel couvrirait 250 fois la demande énergétique du continent, où 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
Mais seulement 0,01% de cette capacité est actuellement développée, car le continent n’attire qu’une infime partie des investissements dans les énergies renouvelables enregistrés à l’échelle mondiale malgré une demande énergétique sans cesse croissante dans un contexte de forte croissance démographique.
L’Afrique ne capte que 3% des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, en raison notamment du coût élevé du capital lié aux taux d’emprunt exorbitants consécutifs à une perception du risque défavorable, souligne un rapport d’Ecofin Pro. Les investissements annuels moyens dans les énergies renouvelables en Afrique sont passés de moins de 0,5 milliard de dollars sur la période 2000-2009 à 5 milliards de dollars sur la période 2010-2020, avant de grimper à 10 milliards de dollars entre 2019 et 2023. Or, en moyenne, les besoins d’investissements annuels dans les énergies renouvelables sur le continent sont estimés à 100 milliards de dollars entre 2024 et 2030, d’après l’institut allemand Climate Analytics.
Intitulé « Pourquoi l’Afrique n’attire pas assez d’investissements dans les énergies renouvelables », le rapport indique d’autre part que plusieurs obstacles qui dépendent des pays africains eux-mêmes expliquent la faiblesse des investissements dans les énergies vertes. Il s’agit en premier lieu de l’environnement politique et réglementaire peu favorables à ces investissements. Alors que les pays africains mettent traditionnellement l’accent sur les combustibles fossiles pour la génération d’électricité, les politiques nationales relatives aux énergies renouvelables sont globalement peu efficaces. Et même quand la volonté politique existe, les entreprises nationales du secteur de l’énergie manquent de capacités techniques et financières ainsi que d’incitations. Ces entreprises sont, par conséquent, peu enclines à développer de nouvelles capacités d’énergies propres.