Plus que trois jours maintenant avant la fête de Tabaski. Sur les marchés de Conakry, c’est l’effervescence. À Madina, le plus grand centre de négoce de la Guinée, malgré la cherté des prix et les échanges tendus que cela occasionne parfois entre vendeurs et clients, les achats de parures se font en masse.
Plus de parures et plus de clients, c’est l’engouement actuel à Madina. Le marché est plein de monde venu d’un peu partout de la capitale guinéenne. Habits et chaussures, il y en a à gogo et de toutes catégories. Mais les prix donnent le tournis.
« Tout est cher ici. Je demande le prix d’une paire de chausses babouches, on me dit 80 000, alors que c’est à 30 000 que j’avais l’habitude d’en acheter. Mais à cause de la fête qui est en approche, c’est passé de 30 000 à 80 000 », témoigne Abdoul Barry, un père de famille cherchant à acheter des habits pour ses trois enfants.
Mountagha Barry, lui, voulait s’acheter un pantalon Jean. Mais il s’est désisté à cause du prix qu’il juge exhortant.
« Habituellement, j’achète un pantalon à 30 000 ou 50 000 francs guinéens. C’est le même type qu’on veut me vendre aujourd’hui à 95 000. Mais il n’en est pas question. Je ne vais rien acheter. Je rentre chez moi », se fâche le jeune.
Les vendeurs disent comprendre que les clients les croient responsables de l’envolée des prix. Pour eux, s’ils passent ainsi, c’est parce que l’on minimise les dépenses qu’ils investissent pour leurs articles.
« Les clients minimisent les fortes sommes d’argent que nous investissons pour l’achat de nos articles. Une fois nos articles au port, ils sont taxés. En plus, ils sont à transporter de là-bas à Madina. La dépense de tout ça, c’est énormément d’argent. On ne revend pas pour revendre. On le fait pour avoir du gain. Sinon, c’est mieux de rester sans rien faire », explique Bhoido Bah, vendeur de chaussures à Madina.
La Tabaski est une fête importante en Guinée. La majeure partie de la population de ce pays ouest-africain est de confession musulmane.