Au Mali, la grève des banques plonge le pays dans une profonde léthargie

La grève du Synabef (Syndicat national des banques et établissements financiers) décrétée pour 03 jours n’est pas prête de se terminer. Lancée sans préavis mercredi (05 06 2024), elle met l’ensemble des maliens dans le désarroi à quelques jours de la célébration de plus grande fête musulmane à savoir l’Aid el Adha communément appelé « la fête du sacrifice».

Nombreux sont ceux qui s’inquiètent d’avoir accès à leur argent à temps pour les préparatifs de la fête.
Les transactions bloquées combinées aux services minimums effectués dans les banques provoquent un ralentissement pour les entreprises. Ces dernières étant confrontées à de sérieux problèmes de virements pour leurs fournisseurs, leurs salariés ou une quasi impossibilité de recevoir de l’argent.

Le président du patronat malien Mossadeck Bali s’exprimant au micro de RFI dit espérer un règlement rapide de cette situation avec les négociations en cours, précisant  « qu’une entreprise a besoin de services bancaires tous les jours donc un jour de fermeture est un jour de trop ».

Dans sa lutte, le Synabef qui a prolongé le mouvement d’humeur ce 09 juin, a reçu le soutien de plusieurs autres syndicats.

Le secteur de l’éducation, des mines et des collectivités territoriales se sont joints dans leur marche du (07 06 2024).

Pour rappel, la contestation est issue de l’arrestation de son secrétaire général Hamadoun Bah accusé d’avoir falsifié un document lié à une affaire interne au syndicat. En mandat de dépôt ainsi que d’autres militants détenus au commissariat de police de 5eme arrondissement, le syndicat exige leur libération immédiate.

Par la même occasion, couvrant la marche du 07 juin dernier, un journaliste engagé répondant au nom de Yeri Bocoum a été arrêté.

Dans un communiqué, datée de ce lundi 10 juin le ministre de la justice intérimaire en exil, Aboubacrine Assadek a dénoncé un acte anti démocratique, inacceptable non sans l’avoir qualifié du vrai visage de la junte au pouvoir.

Condamnant l’arrestation de Yeri, il parle « d’une entrave à la liberté de presse et de l’autoritarisme de la junte prête à tout pour garder le contrôle et faire taire des voix discordantes ».

Le syndicat a appelé au prolongement de la grève ce dimanche à l’issue des 72 heures.

Dans la même lancée, une coalition de partis politiques et d’associations connue sous le nom de Synergie d’action pour le Mali a appelé à une manifestation contre le coût élevé de la vie et les coupures d’électricité.

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