La prohibition de l’exportation des grumes de bois en Afrique peine à s’appliquer (rapport)

Les Etats d’Afrique centrale ont jusqu’au 1er janvier 2028 pour interdire » de manière absolue » l’exportation de bois non transformé. Ainsi s’exprimait le président du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale en fin février 2024 à Bangui (Centrafrique). Une mesure qui peine toutefois à prendre forme d’après le rapport d’Ecofin Pro publié le 28 mai dernier.

L’agence d’information économique africaine donne les raisons pour lesquelles les pays du bassin du Congo peinent à interdire l’exportation de bois sous forme de grumes.

Plusieurs facteurs comme le manque de capacités industrielles locales, les spécificités de la demande émanant de certains pays asiatiques et l’importance de la filière en tant que source de recettes fiscales sont avancés par Ecofin. Ce, malgré une ferme volonté affichée depuis de longues années.

Le report pour 2028 est précédé de trois autres comme l’indique le rapport.

Une délai d’implémentation de cette mesure avait été faite de janvier 2020 à 2022 et une seconde de janvier 2022 à 2023 alors que la décision de l’interdiction des exportations de bois en grumes avait été initialement prise en septembre 2020.

Laquelle décision visait à augmenter la valeur ajoutée créée par la filière bois et qui contribue à booster les revenus des pays producteurs en soutenant la chaîne de valeur du bois aussi bien à l’échelle nationale que continentale.

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Le bassin du Congo qui regroupe le Gabon, le Congo, la République démocratique du Congo, le Cameroun, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale abrite près de 26% des forêts tropicales humides restantes sur la planète. Soit la deuxième plus grande surface de forêts tropicales au monde après l’Amazonie.

Cependant la transformation du bois est encore débutante malgré l’intérêt économique du secteur.

La filière bois constitue une importante source de recettes fiscales de la zone qui regroupe plus du tiers de la surface forestière du continent.

En effet, si dans certains pays de la zone, l’exploitation se limite à l’exportation de grumes de bois, elle se trouve limitée dans la capacité de transformation qui se limite à celle primaire notamment à travers le sciage, le déroulage et le débitage.

La production de placages et de contre plaqués est fréquemment réalisée au détriment de la transformation secondaire pour laquelle la menuiserie et la fabrication de meubles est extrêmement faible.

Beaucoup des pays du bassin du Congo tirent leurs recettes fiscales des différentes taxes et prélèvements perçus sur les grumes comme la RCA d’après le rapport.

C’est pourquoi le rapport souligne que le principal obstacle dans cette interdiction d’exportation réside dans le choc économique qu’une telle mesure pourrait engendrer.

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