Élections générales en Afrique du Sud, un scrutin mi-figue mi-raisin

Jour de vote ce mercredi (29.05.24) pour 27,6 millions d’électeurs de la nation arc-en-ciel. Qui de l’ANC, AD(l’alliance, démocratique, l’EFF (les combattants pour la liberté économique) ou encore MK (uMkhonto we Sizwe)  de l’ancien président Zuma va remporter ces élections nationales et régionales ?

La bataille s’annonce rude surtout pour le parti de la libération (ANC) qui, d’après plusieurs sondages après 30 ans de règne en Afrique du Sud est donné perdante pour ce scrutin.

23000 bureaux de vote ont ouvert dès 7 h du matin pour des élections annoncées comme les plus disputées des trente dernières années.

En effet, 70 partis sont en lice pour choisir 400 députés qui auront à leur tour la lourde tâche de nommer le président du pays.

L’ANC jusque là, victorieux à chaque élection risque une perte de sa majorité pour cette fois-ci.

Un bilan économique peu reluisant associé à des scandales de corruption de certains de ses membres porterait préjudice au parti au pouvoir solide depuis 1994.

Le directeur régional de l’Afrique de l’est de l’institut d’études de sécurité à Addis-Abeba, Paul-Simon Handy estime que « ses membres privilégient plus des intérêts personnels plutôt que ceux qui mettent en avant l’avancement économique du pays. Raison pour laquelle, le parti est perçu comme corrompu, peu compétent ».

D’un autre côté, l’aspect démographique joue un rôle important car, selon Paul Simon Handy, la jeunesse sud africaine n’est pas aussi attachée à l’Anc que la génération de leurs parents.

Même si d’après les dernières prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), l’Afrique du Sud est la première économie du continent africain en termes de Produit Intérieur Brut (PIB).

Cependant, le pays est confronté à des coupures intempestives d’électricité et d’eau.

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Des centrales vieillissantes conjuguées à un manque d’investissement et l’argent public détourné font que les sentiments à l’encontre du parti au pouvoir ont changé.

Les principales critiques du parti au pouvoir sont en lien avec le manque de services publics, une criminalité importante ainsi que le chômage qui touche un tiers de la population (45%) de jeunes notamment.

La réforme agraire visant un équilibre à l’accès à la propriété des terres n’aura rien apporté en matières d’inégalités.

En effet, 60% des terres sont cultivées par des fermiers blancs, 16% seulement par des noirs. 70% des sociétés appartiennent encore aux blancs alors que 40% de noirs sont sans travail.

Le nombre de personnes dépendant de l’aide sociale a explosé dans un contexte d’appauvrissement généralisé.

Pour le représentant de l’Union Africaine pour l’ISS, l’ANC a recueilli un désaveu surtout de la population noire.

Même si beaucoup de la génération qui dépasse les 40 pluies sont attachées à ce parti, nombreux sont ceux qui sont en désaccord actuellement.

D’où le risque pour ces élections si l’on se fie à Paul-Simon Handy, de voir une faible participation d’électeurs. Ce qui évidemment va conduire à l’abstention.

Abstention qui profiterait alors à l’ANC qui dispose d’un noyau d’électeurs stables.

Autrement dit, une perte de sa majorité précipiterait le pays dans un gouffre d’instabilité politique qui serait très dangereuse pour le reste de la région d’Afrique australe.

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