« Il n’y a rien à craindre de la transition au Gabon » (Virgilio FOUMANGOYE)

Le président de la transition au Gabon se prépare à effectuer son premier voyage en France. Il sera à Paris le 28 mai pour y rencontrer son homologue français Emmanuel Macron. Après Mahamat Idriss Déby Itno, le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera le deuxième putschiste à se rendre à l’Elysée.

Dans cet entretien exclusif avec Virgilio FOUMANGOYE, l’économiste et le leader d’opinion, nous analysons ce déplacement de Brice Clotaire Oligui Nguema en France.

 

 

 

Lesnouvellesdafrique.info : Bonjour M. Virgilio FOUMANGOYE

Virgilio FOUMANGOYE : Bonjour.

Lesnouvellesdafrique.info : Le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema se rendra à Paris le 28 mai prochain. C’est son premier voyage dans une capitale occidentale depuis sa prise de fonction Est-ce que le choix porté sur Paris vous a surpris?

Virgilio FOUMANGOYE : L’arrivée du Président Brice Clotaire Oligui Nguema en France n’est pas une surprise pour moi. Le France est notre pays colonisateur. Il est notre premier partenaire économique et les relations entre les 2 pays sont anciennes.

Lesnouvellesdafrique.info : Contrairement aux autres présidents putschistes en Afrique de l’Ouest, Brice clotaire Oligui Nguema est plutôt adoubé par l’ancienne puissance coloniale. Comment les Gabonais regardent cette docilité de Paris face au pouvoir militaire au Gabon ?

Virgilio FOUMANGOYE : Il n’y a aucune docilité de Paris face au pouvoir militaire du Gabon. Chaque pays entretient des relations particulières avec la France.  Les pays africains francophones j’entends. Le coup d’état au Gabon qui n’a certainement pas surpris la France, a été salvateur pour le peuple Gabonais qui n’en pouvait plus de vivre dans une forme de dictature. N’oublions pas que lors de ce coup de « Libération » ou de liberté,  c’est selon, il n’y a pas eu d’éfusion de sang. Je pense qu’aux yeux de la France , c’est un bon point pour le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et ses hommes.

Lesnouvellesdafrique.info : Mais on a aussi l’impression que l’opposition gabonaise est complément inexistante face aux tenants du pouvoir à Libreville.

Virgilio FOUMANGOYE :  L‘opposition Gabonaise n’est pas inexistante.  Lors de la prise de pouvoir par les militaires,  il a été décidé de mettre fin aux partis politiques. Il y a eu une mise à plat des institutions.  Celle qui existent en ce moment sont des institutions transitoires.

Lesnouvellesdafrique.info : Le gouvernement de Libreville a réfuté toute « forme de torture ou de mauvais traitement envers la famille de l’ex-président Ali Bongo, en réponse à une plainte déposée en France par les avocats de la famille. Croyez-vous aussi que la torture est une pratique courante au Gabon ?

Virgilio FOUMANGOYE : Je ne peux pas affirmer que la torture est une pratique courante au Gabon. Je n’ai jamais séjourné en milieu carcéral. Je sais une chose, la famille de l’ex président Ali Bongo à savoir son fils et son épouse,  sont traités humainement. Il serait illusoire de penser le contraire.

Lesnouvellesdafrique.info : L’opposition gabonaise est capable d’empêcher le chef de la transition Brice Oligui Nguema de briguer le fauteuil présidentiel lors des prochaines élections ?

Virgilio FOUMANGOYE : Si il y a réhabilitation des partis politiques,  l’opposition pourrait éventuellement jouer un rôle majeur. Mais comme les partis politiques sont suspendus, je ne rien affirmer ou infirmer.

Lesnouvellesdafrique.info : Selon vous, pourquoi faut-il craindre que la transition débouche sur une simple continuité du régime en place ?

Virgilio FOUMANGOYE : A mon avis, il n’ya rien à craindre de la transition. Il y a eu au Gabon au mois d’avril dernier un dialogue national inclusif. Les conclusions de ce dialogue sont connues et beaucoup s’interrogent à juste titre sur certains passages. Nous attendons avec impatience le référendum qui devrait entériner la nouvelle constitution. Nous espérons que la raison des uns prendra le dessus sur la passion des autres .

Lesnouvellesdafrique.info ; Franchement, est-ce que ce n’est toujours pas le clan Bongo qui gère le Gabon ?

Virgilio FOUMANGOYE : Beaucoup de compatriotes se posent la même question dont moi. J’aurais préféré voir aux manettes des institutions et autres , des militaires. On peut tout dire, ça été un coup d’état militaire. Le fait que certains apparatchiks de l’ancienne équipe reviennent au devant de la scène,  cela me gêne un peu. Nul n’est parfait. Permettez-moi d’accorder au Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et ses hommes le bénéfice du doute.

Lesnouvellesdafrique.info :  Merci M. Virgilio FOUMANGOYE.

Virgilio FOUMANGOYE  : Merci.

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