El Niño : facteur de crise climatique et d’insécurité alimentaire en Afrique australe

Alors que le monde lutte contre les effets dévastateurs du changement climatique, le phénomène climatique El Niño émerge comme un catalyseur majeur de cette crise, intensifiant les sécheresses, les inondations et les cyclones tropicaux. Cette exacerbation des conditions météorologiques extrêmes a des répercussions particulièrement graves en Afrique australe, où l’agriculture constitue la principale source de subsistance pour 70% de la population.

Le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe ont récemment déclaré des urgences nationales en raison des conditions de sécheresse aggravées par El Niño. Près de cinq millions de personnes dans ces pays sont actuellement en besoin urgent d’aide humanitaire. Les sécheresses récurrentes ont non seulement détruit les récoltes, mais elles ont également plongé des millions de personnes dans la faim, soulignant l’urgence d’une réponse coordonnée et proactive.

Gernot Laganda, directeur du Climat et de la Résilience au Programme alimentaire mondial (PAM), souligne que parmi les facteurs de la faim – conflits, chocs économiques et extrêmes climatiques – la dimension climatique est la plus prévisible. « Nous avons ce qu’il faut pour prévoir ces événements dommageables. Nous avons ce qu’il faut pour protéger les vies avant qu’elles n’aient besoin d’être sauvées », affirme-t-il, appelant à rendre ces systèmes de prévision accessibles, notamment dans les contextes fragiles.

El Niño ne se contente pas de provoquer des sécheresses; il contribue également à des pluies torrentielles et à des inondations soudaines. En Afrique de l’Est, près de 850 000 personnes au Kenya, en Somalie, au Burundi et en Tanzanie ont été touchées par ces inondations. Les conséquences sont désastreuses : des récoltes détruites, du bétail perdu et des populations déplacées.

Alors que le cycle climatique d’El Niño devrait s’achever à la mi-2024, passant à des conditions neutres, les impacts sur les cultures et les moyens de subsistance persisteront pendant des mois. De plus, l’arrivée potentielle de La Niña, la phase de refroidissement du phénomène climatique, pourrait introduire de nouveaux défis. Il est impératif d’investir dans des systèmes de résilience climatique pour atténuer ces impacts futurs.

La situation actuelle appelle à une action urgente et coordonnée pour renforcer la résilience des communautés vulnérables face aux impacts climatiques. Les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales doivent collaborer pour développer et mettre en œuvre des stratégies efficaces de gestion des risques climatiques. Protéger les vies et les moyens de subsistance avant qu’ils ne soient en danger est non seulement possible, mais essentiel pour assurer un avenir durable.

El Niño, en exacerbant les extrêmes climatiques, souligne l’importance de la prévision et de la préparation dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. C’est un appel à la solidarité mondiale et à l’action pour garantir que les communautés les plus vulnérables ne soient pas laissées pour compte dans cette bataille climatique.

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