C’est un nouveau coup dur pour la presse guinéenne. Après avoir été brouillés pendant six mois, quatre des médias les plus écoutés du pays sont désormais sans licence.
ll s’agit de FIM FM, de Djoma (Radio, télé et stations relais), d’Espace (Radio, télé et stations relais) et de Sweet FM.
Ces médias étaient dans le viseur du général Mamadi Doumbouya. Le premier moyen qu’il a utilisé pour les contraindre au silence a été le brouillage. Mais constatant que cette seule forme de restriction ne suffisait pas pour avoir le résultat attendu, il est passé à la vitesse supérieure.
À partir de maintenant, il n’est plus question de brouillage, mais d’extinction des organes de presse dont les licences ont été retirées. La mesure est déjà effective. L’inquiétude grandit dans le milieu des médias, sous le CNRD.
La situation inquiète Amnesty International. Selon sa directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, la multiplication et la banalisation des violations du droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information par les autorités de transition perpétuent et aggravent une situation à laquelle le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) affirmait pourtant vouloir remédier lors de sa prise de pouvoir, alors même que la Cour de justice de la Cédéao a récemment jugé que la Guinée avait violé ces droits en 2020.
« La volonté des autorités de persister dans le contrôle de l’information et de limiter l’expression des opinions critiques est un signal alarmant », s’inquiète Amnesty international. Alors que la Guinée est engagée dans un processus qui doit conduire en 2024 à plusieurs scrutins et à la fin du processus de transition, selon le chronogramme décidé en accord avec la Cédéao.