Le président du Parti Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko se rend très prochainement dans quatre pays réputés avoir un président putschistes à leur tête. Dans la foulée du projet panafricain et souverain, Sonko et le Pastef sont invités dans ces pays dans l’espoir de susciter l’adhésion. Mais cette visite annoncée est déjà l’objet de beaucoup de critiques.
Si certains craignent que la diplomatie sénégalaise peut en prendre un sacré coup du fait que le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée sont dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par la force. D’autres, par contre, jugent tout à fait normal ces périples au regard du sens du projet qui se veut d’abord rassembleur. C’est le cas du Doctorant Bacary Domingo Mané, analyste politique. Dans cet entretien accordé à lesnouvelledafrique.info, il décrypte la pertinence des visites annoncées du leader de Pastef.
Lesnouvellesdafrique.info : Bacary Domingo Mané, bonjour.
Bacary Domingo Mané : Bonjour.
Lesnouvellesdafrique.info : Le président du Pastef Ousmane Sonko se rend prochainement au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger. Que peut revêtir une telle visite qui fait déjà l’objet de beaucoup de critiques avant même son effectivité ?
Bacary Domingo Mané : Je pense que la visite du président du Pastef, Ousmane Sonko, au Niger, au Burkina Faso, au Mali et en Guinée, revêt un double sens. Premièrement, Ousmane Sonko se rend dans des pays qui avaient envoyé une délégation assister à l’investiture du président Bassirou Diomaye Faye. Et le président de la Guinée à fait le déplacement pour venir y assister. Ne serait-ce que ça, c’est aller témoigner la reconnaissance de Pastef qui a bénéficié d’un soutien populaire et massif pour accéder au pouvoir. Donc c’est le leader de Pastef qui se rend dans ces pays frères pour pour leur témoigner sa reconnaissance. Ça, c’est le premier niveau.
Le second niveau, c’est le partage du projet parce que Pastef le porteur d’un projet panafricaniste par lequel il ambitionne de rassembler tous les africains autour d’un idéal africain. Donc il est indiqué qu’Ousmane Sonko puisse rencontrer ces chefs d’État, discuter avec eux sur le projet et voir comment il peut y avoir une synergie de toutes les forces. Car, ce projet panafricaniste ne peut pas être porté par un pays, c’est la mobilisation d’un ensemble pour mener vers son accomplissement. Le président du Pastef qui prône le souverainisme va vers des pays qui ont démontré qu’ils sont attachés à la souveraineté de leur pays et posent des actes en ce sens. Ceux sont donc des points de vue et des visions qui convergent.
Lesnouvellesdafrique.info : Ousmane Sonko est invité comme leader de parti, mais il n’en demeure pas moins qu’il est le premier ministre du Sénégal. Pourrait-il y a voir un impact sur la diplomatie sénégalaise ?
Bacary Domingo Mané : La visite d’Ousmane Sonko en tant que président de Pastef dans ces pays n’aura pas d’impact sur la diplomatie sénégalaise puisque ce n’est pas le premier ministre qui va à la rencontre des chefs d’État. C’est clair qu’il n’a pas reçu mandat du Président de la République Bassirou Diomaye Faye pour faire ces périples.
Parcoure, c’est le chef d’un parti politique qui a une vision pour l’Afrique qui va rencontrer d’autres chefs d’État africains autour du projet pastef. Donc, à mon avis, il n’y a pas d’amalgame à se faire à ce niveau là d’autant que le Sénégal a toujours accueilli sur ses terres des figures politiques et d’opposants.
Maintenant ceux qui sont contre le projet panafricaniste peuvent jouer la carte de l’amalgame mais tout le monde sait qu’il n y a pas d’impact sur la diplomatie puisque le jeu de rôle est claire. Ousmane Sonko se rend dans ces pays en tant président de Pastef.
Lesnouvellesdafrique.info : Les pays à visiter ont un dénominateur commun, celui d’être des régimes putschistes. Ousmane Sonko est le premier ministre du Sénégal, un pays qui a élu son président avec la plus grande beauté démocratique. Peut-on comprendre une telle approche ?
Bacary Domingo Mané : L’approche d’Ousmane Sonko est très logique. Il veut rassembler les fils du continent. Il a compris qu’il n’a pas le droit d’exclure certains. Quand on entend les critiques, c’est comme si déjà on a mis une croix sur ces pays là qui ont à leur tête des militaires. Et pourtant ceux qui formulent des critiques n’ont manifestement pas tendu une oreille attentive à ces populations qui ont applaudi les militaires quand ils sont arrivés au pouvoir dans ces pays. Donc Ousmane Sonko a compris le message, c’est pourquoi il s’engage comme un rassembleur.
Le projet Pastef dont il est porteur se bat pour la souveraineté du continent africain. Donc qui parle de souveraineté, parle d’abord d’unité. Il ne peut y avoir de démarche d’exclusion comme le veulent certains sous prétexte qu’il y a eu des coups d’État dans les pays qu’il va visiter. Ces militaires qualifiés putschistes ont été pour la plupart été soutenus par les populations dans leur prise de pouvoir. Dans sa démarche, Ousmane Sonko, ce qui l’intéresse c’est comment amener les fils de ces pays à adhérer au projet d’une Afrique souveraine. Je crois que la démarche est la meilleure dans la mesure qu’elle n’est pas une démarche d’exclusion au contraire, elle est inclusive.
Lesnouvellesdafrique.info : Bacary Domingo Mané, merci.
Bacary Domingo Mané : C’est moi qui vous remercie.