« L’Alliance Pastef-La France Insoumise peut déboucher sur une mise à mort de la Françafrique »

Le leader de la France insoumise, Jean Luc Melenchon est en visite Dakar depuis mardi (14.05.24) sur invitation du président de PASTEF, parti au pouvoir.

Si cette visite est très critiquée quant à son opportunité, elle revêt par contre des enjeux capitaux liés à la souveraineté politique et économique.

« Melenchon à Dakar, le premier invité officiellement, par Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal. On prend bonne note : ‘France ne dégage plus’. Il reste que les partisans de Macky Sall ne devraient pas trop crier au scandale. Il me semble préférable pour un dirigeant africain de recevoir Melenchon que Marine Le Pen », s’empresse d’ironiser le journaliste Madiambal Diagne.

Mais pour le journaliste, analyste politique Abdoulaye Mbow, en dépit de « certaines critiques qui n’ont aucune base légale par rapport à tout ce qui se dit, Melenchon, en tant qu’homme politique est un grand défenseur du Pastef, du Sénégal et de l’Afrique sur la question de la souveraineté ».

Cette visite qui matérialise la rencontre de deux camps (Pastef et les insoumis. NDLR) aux idéaux similaires revêt des enjeux qui répondent manifestement aux aspirations panafricanistes et souverainistes des peuples africains.

« Les enjeux sont éminemment politiques. Tout le monde sait que le Pastef a une orientation panafricaniste et lutte pour la souveraineté politique et économique du Sénégal et des pays africains. Il y a lieu donc de voir les moyens de renforcer ces orientations que partagent les insoumis. Donc quand il y a convergence entre Pastef et les insoumis, les enjeux sont politiques. C’est justement comment soutenir le Pastef qui est au pouvoir, d’un côté mais de l’autre comment faire pression sur la politique étrangère de la France », tranche l’analyste politique Mamadou Sy Albert.

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Jean Luc Melenchon et les insoumis se sont particulièrement illustrés dans la défense du leaders de Pastef lors des périodes de persécution de l’opposition sénégalaise menée à l’époque avec beaucoup de résilience, par l’actuel premier ministre, Ousmane Sonko.

« L’opportunité de la visite de Jean Luc Melenchon sur invitation du parti Pastef, c’est que le leader de la France insoumise est d’un soutien de taille pour le Pastef et son leader Ousmane Sonko à l’époque de la persécution par le régime du président Macky Sall. On a constaté une prise de position affirmée de Melenchon qui n’a cessé de dénoncer ce qu’il considérait comme étant des dérivés de l’ex président Macky Sall », a rappelé Abdoulaye Mbow.

De ce point de vue, selon Mamadou Sy Albert, l’enjeu c’est également renforcer les relations entre le Pastef et la France insoumise, renforcer les idéaux de gauche par rapport à ce qu’ils prônent comme rupture en termes d’approche sociale et de gouvernance économique dans un contexte de mondialisation marquée par une crise générale et généralisée.

Les insoumis sont assez critiques par rapport à la présence de la France en Afrique, à la gouvernance de Macron. C’est un courant de gauche qui se bat pour une autre Afrique.

De l’avis de l’analyste politique, en perspective, Pastef et les insoumis pourraient élargir leur alliance avec les autres partis africains qui partagent cette vision panafricaniste, cette souveraineté politique et économique.

L’objectif peut également consister à mettre fin à la Françafrique, commente-t-il.

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