La Banque africaine de développement (Bad) veut financer avec d’autres partenaires, la création d’une institution médiatique africaine. Lors du sommet des dirigeants des médias d’Afrique, jeudi (09.05.24), son président, Akinwumi Adesina a déploré les informations biaisées sur l’Afrique.
L’enquête Africa No-Filter a révélé que les médias étrangers ne consacrent pas de temps ni de ressources à la constitution de réseaux de correspondants sur le terrain, capables de rapporter correctement les reportages, mais comptent plutôt sur les agences occidentales pour travailler pour eux.
«Avec seulement 19 % de leurs articles émanant d’agences basées en Afrique, les reportages biaisés sur l’Afrique sont très répandus dans la mesure où la majeure partie des articles et des rapports sur le continent sont rédigés par des non-Africains », a révélé Akinwumi Adesina.
Le patron de la Bad a souligné que le manque de financement a été cité par plus de 92 % des rédacteurs en chef, des journalistes et des médias comme une contrainte à la couverture des reportages en Afrique.
Convaincu que l’Afrique doit façonner son propre récit, M. Adesina va proposer la création d’une analyse de rentabilisation stratégique pour que les institutions financières rassemblent des ressources importantes pour financer une institution médiatique africaine crédible avec une empreinte mondiale. Les informations sur le développement doivent être correctement hiérarchisées et diffusées.
«Je voudrais donc proposer que la Banque africaine de développement, la Banque africaine d’import-export et toutes les institutions financières régionales mettent leurs ressources pour soutenir l’émergence d’une société de médias africaine mondialement respectée qui positionnera l’actualité de l’Afrique dans le monde », a annoncé le président de la Bad.
A.K. COULIBALY