Victoire de Mahamat Idriss Deby : un opposant tchadien en exil crie à la fraude   

Une partie de l’opposition tchadienne conteste les résultats de l’élection présidentielle et la victoire du chef de la transition. En exil, Abdelkerim Koundougoumi, leader du mouvement panafricain et tchadien, crie à la fraude. Pour lui, les résultats du scrutin du 6 mai 2024 au Tchad, publiés par l’Agence nationale chargée des élections, ne respectent pas la vérité des urnes. Il l’a dit dans une interview qu’il a accordée à votre quotidien Les Nouvelles d’Afrique.

Les Nouvelles d’Afrique Info : Bonjour M. Koundougoumi. 

Abdelkerim Koundougoumi :  Bonjour.

Lesnouvellesdafrique.info : Êtes-vous un mouvement qui soutenait la candidature du Premier ministre ?

Abdelkerim Koundougoumi : Nous soutenons toute l’opposition. Nous, on a boycotté l’élection. On n’a pas participé parce que, vu les démarches politiques qu’il y a eues, l’assassinat du leader de l’opposition Yaya Dillo , vu l’opacité dans l’organisation, vu l’exclusion de beaucoup d’opposants, on a estimé que les conditions pour une élection transparente, équitable et sûre n’étaient pas réunies. On a refusé de participer à cette élection, mais nous avons soutenu ceux qui sont partis à cette élection parce que, quoiqu’il arrive, nous soutenons toujours ceux qui sont contre ce système.

Lesnouvellesdafrique.info : Les résultats de l’élection présidentielle placent largement le général Mahamat Idriss Deby en tête dans les voix. D’ailleurs, il est déclaré élu dès le premier tour. Qu’en dites-vous ?

Abdelkerim Koundougoumi : Ces résultats ne peuvent surprendre que ceux qui ne sont pas informés ou ceux qui ne connaissent pas le contexte politique tchadien. Nous, on n’est pas surpris parce que tout a été fait pour que ce genre de résultats soient publiés de manière illégale sans aucun respect de la vérité des urnes. Ceux qui sont censés organiser le vote, ceux qui sont censés acheminer les bulletins, ceux qui sont censés juger le contentieux électoral sont uniquement composés des tricheurs du régime. Il n’y a pas eu d’instances inclusives, d’observateurs indépendants, d’inclusion de la Société civile…

Lesnouvellesdafrique.info : Il y en a qui estiment que Success Masra n’a récolté que ce qu’il a semé. Ils lui en veulent de s’être rallié au régime en place et d’en être devenu le Premier ministre. Que leur répondez-vous?

Abdelkerim Koundougoumi : Success Masra, son parti fait de la politique. Il n’est pas le premier à avoir essayé l’entrisme après avoir été durement réprimé pour ses manifestations de rue. Sukses Masra et ses partisans ont payé un lourd tribu. Ça, il faut le reconnaître. Il a perdu plus de 300 de ses partisans et beaucoup d’autres ont été arrêtés, déportés et assaisonnés. Donc, je ne crois pas que Success Masra, pour des histoires de postes, puisse brader sa dignité et l’avenir de la nation. Je crois que le fait qu’il a essayé de participer à la dernière minute dans des conditions pas possibles puisqu’il a été forcé à l’exil. Je crois qu’on a même conditionné son retour au Tchad par sa participation à l’élection présidentielle. Mais cela ne veut pas dire qu’il a trahi, cela ne veut pas dire qu’il a fait des compromis avec le système.

Lesnouvellesdafrique.info : Merci M. Koundougoumi.

Abdelkerim Koundougoumi : Merci à vous.

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