La guéguerre entre ces deux parties semble encore loin d’arriver à terme. L’État annonce avoir commencé l’indemnisation des victimes de l’incendie survenu le 18 décembre 2023 au dépôt de carburant de Kaloum. Mais les concernés le démentent.
À en croire leur président, l’argent perçu lundi (06.05.2024) était pour leur transport retour d’une réunion à laquelle ils ont participé à la mairie de Kaloum sur invitation des autorités communales.
C’est à la télévision nationale et en plein journal que le communiqué annonçant le début du dédommagement a été lu. Une communication qui surprend les victimes.
« Hier (lundi), on a été invité à une réunion à la mairie de Kaloum. C’était pour discuter de notre indemnisation. À la fin, les participants ont reçu entre 1 et 2 millions de francs guinéens, soit un million pour les locataires et 2 millions pour les concessionnaires. On a pensé que c’était pour leur transport retour. Mais à notre grande surprise, le soir, l’État annonce qu’il a commencé à indemniser les victimes », explique Mamoudou Cifoké Touré, président du comité des sinistrés des hydrocarbures de Coronthie.
Selon toujours le même interlocuteur, les concessionnaires parmi ceux qui ont perçu l’argent offert lundi au terme de la rencontre à la mairie de Kaloum y sont retournés ce matin pour le restituer.
« Les concessionnaires ayant reçu les 2.000.000 FG de transport ont procédé à leur restitution ce mardi matin. Une façon pour eux de réaffirmer leur opposition à toute initiative qui ne passerait pas par l’indemnisation », dit-il.
Une crise de confiance règne entre les autorités de la transition et les victimes de l’incendie de décembre dernier à Kaloum. Les secondes accusent les premières d’avoir détourné les milliers de dons de matériels, d’argent et de vivres qui leur étaient destinés. Une version que l’État dément et qualifie d’allégation à son encontre.
Plusieurs bénéficiaires de l’argent reçu lundi ont investi la mairie de Kaloum pour, disent-ils, restituer les montants en leur possession. Comme les autres communes du reste de la Guinée, celle de Kaloum est actuellement dirigée par une délégation spéciale. Celle-ci a pour premier responsable Bangaly Ayache Bangoura. Ce dernier contredit les victimes et avance que leur présence à la mairie s’inscrit plutôt dans le cadre de la poursuite de leur dédommagement.