Vers un règlement définitif de la problématique du foncier au Sénégal ?

Assaillis par les prédateurs, les Sénégalais semblent souffrir des bradages fonciers. Et, l’axe Dakar, Mbour et Thiés semble être le triangle foncier le plus convoité. Les spoliateurs n’hésitent pas à faire main basse sur des milliers d’hectares. Ce, au détriment du grand nombre de la population sénégalaise.

Dans sa lutte contre ce fléau, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye a pris la décision d’arrêter tout les travaux sur ces axes. Une décision sujette à beaucoup de polémiques, mais qui semble plaire aux sénégalais « lambdas » mais surtout, aux millitants de la protection du littoral notamment.

Mamadou Dieng est étudiant. Selon lui, ce qui se passe dans le littoral est sans nom.

« il est compréhensible que les activités commerciales soient autorisées, mais dans le cadre de la mise en valeur d’un bien national (tourisme). Toutefois, il faut reconnaître que la corniche est totalement bloquée. Nous avons plus accès à la plage. Ce qui pose un problème environnemental. Et pourtant, la constitution stipule clairement que tout les citoyens ont droit à un environnement sain et l’accès au littoral est essentiel pour garantir ce droit », soutient-il.

De la corniche Ouest à la bande de filaos de Guediawaye (banlieue de Dakar) en passant par les Mamelles (ouest de Dakar), la privatisation abusive du domaine public côtier augmente de jour en jour.

En a croire ce jeune homme, la trentaine révolue, les hautes autorités s’accaparent les biens communs.

« Ceux qui doivent nous protéger s’approprient nos biens et en abusent à notre détriment. Ce qui est malheureux », déplore-t-il.

Ces jeunes rencontrés saluent l’initiative du Président Bassirou Diomaye Faye d’arrêter tout les travaux domaniaux.

A les en croire, cette décision vient à son heure. « On l’attendait depuis longtemps. Et nous espérons que ces bradages soient un vieux souvenir dans les années à venir ».

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La bande des filaos située sur le littoral dans la banlieue dakaroise, à fait l’objet de beaucoup de convoitises. Des morcellement avaient même été faits et beaucoup d’acteurs de la vie publique avaient été servis. Mais avec le régime de Bassirou Diomaye Faye qui s’est engagé à apporter des solutions aux problèmes fonciers et l’injustice que cela a engendré parfois, rien ne sera comme avant.

Babacar Mbaye Ngaraf, un des militants pour la préservation du littoral soutient que les habitants de Guediawaye (banlieue de Dakar) avaient demandé le déclassement de la bande des filaos, pour deux raisons. La première, c’était que la ville de Guediawaye était confrontée à un manque d’espace, la deuxième était que ces filaos ne jouaient plus leur rôle.

Ayant longtemps servi à stopper l’avancée de la mer, la bande des filaos à progressivement vu son étendue diminuer avec la construction d’habitations.

« 49,9% étaient affectés aux habitants. Sauf Toutefois, ce qu’il dénonce c’est la « petite part » qu’ils leurs ont été octroyés », signale Babacar Mbaye Ngaraf.

Lui aussi dit être en phase avec la décision du président de suspendre les procédures domaniales et foncières dans plusieurs localités du pays.

Il invite l’Etat à régler ces inégalités et octroyer ces terrains à qui de droit.

Ces bradages déteignent sur l’environnement notamment l’écosystème fragile tels que les mangroves, les dunes de sable, les habitants marins ainsi que des pertes d’accès aux ressources naturelles.

Le CRAFS (cadre de Réflexion et d’Action sur le foncier au Sénégal) avait révélé que 800000 hectares de terres ont fait l’objet d’accaparement depuis le recensement effectué en 2012 et qui faisait état de 680000 terres impactées.

Ndeye Mour Sembene

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