L’Afrique confrontée à la production pharmaceutique

1200 médicaments sur plus de 6000 références disponibles manquent dans les pharmacies marocaines selon une alerte du mensuel Jeune Afrique. Une rupture sans précédent à laquelle le royaume chérifien fait face depuis le mois de mars.

Les récents conflits notés à travers le monde notamment la guerre en Ukraine et la flambée des prix sont les principales causes selon la directrice générale de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (Fmiip).

A cela s’ajoutent des retards de livraison, la suppression de la TVA de 7%, les médicaments importés depuis l’Europe, d’après Layla Laassel. Autant de facteurs qui expliquent ces ruptures de stock qui n’est que passagère selon elle.

Elle parle de difficulté en lien avec l’offre et la demande en affirmant que « le volume en besoin du Maroc ne justifie pas un investissement de la part des groupes pharmaceutiques locaux ».

La problématique des ruptures de médicaments est une préoccupation majeure des acteurs de la santé du monde entier.

En 2017, l’OMS tirait la sonnette d’alarme dans son rapport intitulé » lutter contre les pénuries de médicaments et de vaccins et en favoriser l’accès ».

Parmi les médicaments qui font le plus l’objet de rupture figurent les anti infectieux, (vaccins), ceux du système nerveux (anti épileptiques) et les anti cancéreux (chimiothérapie) en tout cas jusqu’en 2018.

La production pharmaceutique est confrontée en Afrique a de nombreux obstacles liés au développement.

En février 2023, le Sénégal disait ne pas trop dépendre de l’importation européenne expliquant que la majeure partie de son approvisionnement provenait de l’Inde et du Maghreb.

La souveraineté pharmaceutique a d’ailleurs été mise à rude épreuve lors de la pandémie de la COVID-19 en 2020.

Bien des ruptures d’approvisionnement à cette période ont fait montre du besoin d’une indépendance pharmaceutique et économique surtout en Afrique.

Il est apparu pendant cette pandémie que les pays africains devaient bâtir des systèmes de santé résilients pour mieux faire face aux crises futures dans le continent.

L’arrêt de l’usine Médis, une filiale tunisienne au Sénégal en pleine pandémie a eu un impact sur l’approvisionnement du pays en produits pharmaceutiques notamment la « chloroquine ». Médicament très utilisée dans le traitement des malades du COVID-19.

Sa relance (Médis) a d’ailleurs fait l’objet de discussions à plusieurs reprises en conseil des ministres. L’ex chef d’État Macky Sall la jugeant « indispensable pour atteindre une souveraineté durable sur certains médicaments, produits et équipements de première nécessité ».

Son objectif : atteindre grâce à la production locale, 50% des besoins nationaux en médicaments d’ici à 2035.

Au Maroc, l’industrie pharmaceutique représente 1,5% du PIB marocain et se classe deuxième derrière le phosphate.

40 laboratoires dont Sanofi, Sothema et Roche exploitent 54 sites de fabrication.

Entre 7 et 8% de la production est exportée vers l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient selon toujours le magazine Jeune Afrique.

 

N.A. DIOUF

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