En Guinée, le syndicat de la presse privée a saisi l’occasion de la célébration de la fête du travail, ce 1er mai, pour dénoncer la restriction dont les médias font l’objet depuis plusieurs mois. Ils ont défilé dans un stade annexe de la capitale à Conakry. Ils ont brandi des pancartes contenant un cri de cœur destiné au régime du colonel Mamadi Doumbouya.
C’est une première pour le syndicat de la presse privée d’organiser un défilé en guise de célébration de la journée internationale du travail. Ses responsables, dont le secrétaire général Sekou Jamal Pendessa, et plusieurs journalistes de différents médias se sont rendu, ce mercredi, au stade annexe de Coleah, centre-ville de Conakry. Sur leurs pancartes, l’on peut lire : « Plus de 500 emplois détruits » ou encore « Libérez les médias ».
En Guinée, plusieurs radios sont brouillées et des chaînes de télé décrochées des diffuseurs d’images depuis plusieurs mois. Le syndicat de la presse privée a tenté d’inverser la donne par des manifestations de rue sans succès. Son secrétaire général avait été arrêté et incarcéré pendant un mois avant d’être jugé et condamné à une peine de prison équivalente au temps passé en cellule.
En plus du brouillage d’ondes, des journalistes sont suspendus pour une durée de six mois. Le dernier à avoir été frappé par cette mesure de la Haute Autorité de la Communication (HAC) est Mamoudou Babila Keita. Bref, avec le CNRD, la presse privée guinéenne vit un calvaire qu’elle juge sans précédent depuis la libéralisation des ondes en Guinée. Certaines des chaînes de radio et de télé brouillées ont dû fermer et envoyer leurs personnels en congé technique. C’est le cas de FIM et Évasion.
Oury Maci BAH