Collisions, pertes en vies humaines, traumatismes à vies, c’est le triste constat noté sur les routes africaines. Souvent des accidents qui font l’objet de médiatisation, suscitent l’émoi au début mais ne conscientisent pas in fine. Des mesures prises à l’orée et qui ne suivent pas à la longue.
En début d’année 2023, au Sénégal précisément le 08 janvier, toute une nation s’est brutalement réveillée avec un lourd bilan de personnes décédées.
Un accident de la circulation faisait 40 morts dans la région de Kaffrine (centre ouest du Sénégal )et plus d’une soixantaine de blessés.
L’émoi était à son comble, des mesures fortes prises, un deuil national décrété.
Quelques jours auparavant, un fait similaire s’est passé à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire avec 14 morts, 70 blessés.
En août 2022, on comptait dans le nord de la ville d’Abidjan 25 morts.
En juillet de la même année, dans le sud est du Kenya, 30 personnes ont péri dans un accident de la route.
Ailleurs en Afrique du Nord, dans le centre de l’Égypte, on notait 25 morts à la même période.
Au Kenya, le ministère des transports avance que sur 90% des accidents, résultent des comportements dangereux des usagers : imprudence, conduite sous l’influence de l’alcool, l’excès de vitesse.
Le bilan routier établi de janvier à décembre 2023 indique près de 4000 décès.
Au Sénégal, l’origine de l’accident de Kaffrine s’explique par l’éclatement d’un pneu, la vétusté des moyens de transport et le non contrôle des éléments de sécurité.
Un autre est survenu mercredi dernier (24 04 2024) dans la même localité, à Yamong un village situé à Kaffrine.
Encore 14 morts et une cinquantaine de blessés,avec le facteur humain toujours au centre.
Des initiatives peu concluantes
A l’instar des pays européens, des permis à points constituait un dispositif pédagogique en matière de sécurité routière.
En effet, en mars 2023, ils ont fait l’objet de décret d’application en Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien espérant diminuer la mortalité sur les routes de 50% d’ici à 2025.
Le Sénégal a aussi franchi un nouveau pas dans le cadre de la lutte contre l’insécurité routière en adoptant le permis à points.
En avril 2022, l’Assemblée Nationale a adopté un nouveau code de la route qui comporte des innovations relatives au statut du conducteur, des dispositions techniques et administratives relatives au véhicule et du permis à points applicables à compter de 2025.
Son instauration fait polémique pour l’union des transporteurs du Sénégal qui déplore le manque de mesures d’accompagnement pour son application.
*Les principaux concernés *
Son secrétaire général, Gora Khouma évoque l’étroitesse des routes, un point primordial pour la bonne marche des permis à points qui fait défaut.
Le secrétaire général de l’Union des transporteurs estime que les mesures prises au lendemain de l’accident de Kaffrine n’ont abouti à rien.
Gora Khouma est d’avis que le secteur du transport doit être formalisé car beaucoup de facteurs notamment la visite technique, la surcharge, le système de contrôle, la délivrance des permis de conduire sont des choses à revoir pour une bonne réglementation du secteur.
Quid de la surcharge?
La surcharge à l’essieu intervenait en 2016 pour la lutte contre l’extrême surcharge pour l’état du Sénégal.
En effet, l’extrême surcharge représente 10% du trafic poids lourd et dégrade les infrastructures routières à hauteur de 50%.
Le règlement n°14/2025/CM/UEMOA amende tout manquement à l’application de cette mesure d’un montant de 200000 f CFA par véhicule surchargé.
Retombées
En 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies avait décrété la décennie d’action mondiale pour la sécurité routière.
Dix ans plus tard, la Déclaration de Stockholm soulignait qu’aucun pays à faible niveau de revenus n’avait réduit ses taux de mortalité et de morbidité routiers.
L’ Afrique présente les taux les plus élevés.
Le taux de mortalité est estimé à 27,5 pour 100 000 habitants sur le continent alors qu’il est trois fois plus faible dans les pays à revenus élevés.
Les accidents de la route y sont la première cause de décès chez les enfants et jeunes adultes de 05 à 29 ans constituant un défi majeur de santé publique.
Ndeye Aissatou Diouf