Sénégal : le gouvernement et le patronat veulent réduire le coût de la vie

Dakar, la capitale sénégalaise est devenue en 2022 la ville la plus chère d’Afrique de l’Ouest devant Abidjan, selon un classement du cabinet Mercer. Les nouvelles autorités du pays veulent changer la donne pour satisfaire une promesse de campagne. Elles comptent s’appuyer sur le secteur privé.

« Le secteur privé sénégalais a pris l’engagement mardi d’accompagner l’État dans la création d’emplois et la réduction du coût de la vie’’, selon une note de la Présidence de la République sénégalaise.

La même source rapporte que le président Bassirou Diomaye Faye et le patronat ont échangé mardi (23-04-2024), lors d’une audience au Palais de la République.

Dans la capitale sénégalaise, la vie n’a jamais été aussi chère. Le prix à la consommation a augmenté de 11 % entre septembre 2021 et septembre 2022 et ceux des denrées alimentaires ont augmenté de 18 % sur la même période.

Négligence dans l’application des lois

Les prix du loyer, de l’électricité, des denrées alimentaires… explosent. Les mesures d’encadrement de la situation ne donnent presque rien, parce que ne sont pas toujours appliquées rigoureusement.

La poussée inflationniste des prix des loyers a amené l’Etat du Sénégal à intervenir en 2014 avec une loi portant baisse des prix du loyer votée à l’Assemblée nationale pour alléger les charges des locataires et par ricochet, soulager les ménages.

Cette loi qui était censé faire baisser obligatoirement le coût du loyer de 29 % au maximum sur les loyers inférieurs à 150 000 FCFA, de 4 % sur les loyers supérieurs à 500 000 FCFA et de 14 % sur les loyers compris entre 150 000 FCFA et 500 000 FCFA, n’a pas produit les effets escomptés.

Le non-respect de ces mesures a fait revenir l’Etat en février 2023 avec un décret pour réguler le prix du loyer. Mais la situation n’a guère changé.

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Par ailleurs, les autorités du Sénégal indiquent se battre pour alléger un tant soit peu le quotidien de la population.

En décembre 2022, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Amadou Bâ a indiqué que la stabilisatioin des prix des produits de grande consommation des ménages aura coûté un montant global de 157 milliards de FCFA, en 2022. Ces produits de grande consommation sont le blé, l’huile, le sucre, le riz et le maïs.

« Un montant de 450 milliards est prévu au titre des subventions pour l’année 2023 dont 350 milliards pour l’énergie. En tout état de cause, en 2023, les subventions ne dépasseront pas 2,2% du PIB », déclarait Amadou Bâ.

Mais la pression du FMI a poussé les autorités d’alors à lever les subventions notamment les énergies, ce qui a fait exploser les prix de l’électricité.

Des facteurs exogènes qui compliquent la situation.

En 2022, la Banque mondiale a estimé l’inflation moyenne au Sénégal à 9,6 % , en augmentation par rapport aux 2,2 % de 2021. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 15 % en moyenne pour 2022, contre 2,9 % en 2021.

Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique du Sénégal s’est ralentie en 2022 dans un contexte complexe caractérisé par de fortes pressions inflationnistes.

La Banque Mondiale, dans l’une de ses publications le 21 juin 2023, a indiqué qu’à court terme, l’impact de la guerre en Ukraine continuera à se faire sentir sur les prix des denrées alimentaires de base, bien qu’il soit atténué par la baisse des prix des produits de base produits dans le pays.

A.K. Coulibaly

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