Si la croissance africaine devrait rebondir en 2024, la reprise reste fragile et son rythme trop lent pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté, prévient la Banque mondiale dans un rapport publié lundi (09.04.24).
L’institution financière prévoit une croissance de 3,4% en 2024 et de 3,8% en 2025, pour l’Afrique subsaharienne. Un progrès par rapport au « point bas » atteint en 2023, mais une reprise qui reste « précaire » affirme la Banque mondiale dans son rapport « Africa Pulse ».
L’inflation a diminué dans la plupart des économies africaines par rapport à l’an dernier mais reste à des niveaux plus élevés qu’avant le Coronavirus. D’autres facteurs expliquent également cette timide reprise, à commencer par des niveaux d’endettement « insoutenables » dans plusieurs pays comme le Ghana qui connait une situation de surendettement.
L’escalade des conflits et de la violence dans plusieurs pays est considéré comme des obstacles à la croissance. L’institution met aussi en garde contre le « risque de contagion des coups d’État » qui « ont un impact significatif sur la confiance des investisseurs ».
Les coups d’Etat militaires
Depuis 2020, le continent a connu plusieurs coups d’Etat militaires, les deux derniers en date ayant eu lieu au Niger et au Gabon l’an dernier.
De plus, selon la Banque Mondiale, le rythme de croissance du continent reste « lent et insuffisant pour avoir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté », en raison notamment des inégalités structurelles.
L’institution préconise donc de s’attaquer aux inégalités structurelles – en investissant dans le capital humain, en taxant les plus fortunés via l’impôt sur le revenu ou l’impôt foncier ou encore en renforçant le libre échange régional – afin de favoriser la croissance et réduire la pauvreté.