« L’industrialisation, c’est ma culture, c’est ma solution. » C’est comme cela qu’on peut redynamiser l’économie sénégalaise, a déclaré Anta Babacar Ngom, seule femme candidate à l’élection présidentielle du 24 mars.
Pourtant, rien ne prédestinait la jeune cheffe d’entreprise à une carrière politique.
De l’aviculture à la politique
Peu d’observateurs auraient parié sur Anta qui fait ses preuves comme entrepreneure dans l’aviculture. L‘esprit d‘entreprise, elle l‘a sûrement de son père, fondateur de l’une des plus grosses filiales agro industrielle du pays, la Sedima. Une entreprise évoluant dans la production d’aliments de bétail.
La candidate à la présidentielle est diplômée en économie, après des études supérieures à l’étranger. En 2009, Anta est rentrée au Sénégal pour rejoindre l’entreprise familiale.
De simple stagiaire, elle gravit tous les échelons avant d’occuper des postes stratégiques.
Depuis 2016, Anta dirige la Sedima.
Entrepreneure dans l’âme, elle décide de faire carrière dans la politique alors qu’elle s’y était déjà frottée en 2012 lors de l’élection présidentielle remportée par Macky Sall.
À l’époque, la fille de Babacar Ngom faisait partie de l’équipe de campagne du candidat Macky Sall. Ceci a d’ailleurs récemment créé une vive polémique lors de la phase cruciale des parrainages.
Certains lui avaient à tort ou à raison attribué un possible lien avec le président sortant.
1ère femme présidente au Sénégal, une réalité ?
En juillet dernier, Anta a lancé son mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC).
Elle prône la création d’emplois par le biais de l’aide au secteur privé, la protection de l’environnement, la gratuité des soins et une réforme du système éducatif. Une réforme qui vise à introduire des langues locales en complément du français.
Dans un pays où les femmes occupent 44 % des sièges à l’Assemblée nationale, un record en Afrique de l’Ouest, le Sénégal passe pour un bon élève de la parité.
La candidate Anta espère ainsi réussir là où d’autres femmes ont échoué. Parmi elles, on peut citer Diouma Dieng Diakhaté en 2012, une styliste de renommée et Amsatou Sow Sidibé, une professeure de droit.
Mais la jeune maman de trois enfants reconnaît les défis auxquels son pays est confronté, comme la pauvreté, l’incertitude économique et la division sociale.
Dans son discours de campagne, Anta Babacar Ngom appelle à l’unité et à la mobilisation de tous les électeurs pour venir à bout de ces maux qui rongent le Sénégal.