Le 15 mars de chaque année symbolise la Journée internationale contre l’islamophobie. D’après les Nations unies, l’islamophobie se définit comme la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans.
Le continent africain est perçu comme un modèle en matière de tolérance religieuse qui se mesure particulièrement durant le mois de jeûne musulman.
En Sierra Leone, par exemple, le partage du repas, qui fait partie des pratiques recommandées durant le ramadan, ne se limite pas aux musulmans. Des chrétiens fournissent aussi de la nourriture à leurs amis ou leurs proches musulmans.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest est à 77% musulman et 22% chrétien. Les deux principales religions cohabitent pacifiquement malgré la guerre civile entre 1991 et 2002 qui a fait 50.000 morts.
Les électeurs de ce pays à majorité musulmane ont même réélu, l’année dernière, un président chrétien, Julius Maada Bio, dont l’épouse, Fatima Maada Bio, est musulmane.
A l’instar de la Sierra Leone, de nombreux autres pays africains vivent dans la tolérance religieuse.
Une enquête de l’institut panafricain Afrobaromètre, réalisée en 2020 dans 34 pays du continent, indique que la Côte d’Ivoire et le Gabon sont des pays où la tolérance religieuse atteint 98%.
En revanche, le Soudan avec 65% et le Niger avec 56% ont les plus bas niveaux de tolérance religieuse.
Parmi les 47 pays à majorité musulmane dans le monde, seuls 11 garantissent le droit à la liberté de religion et parmi eux, 8 se trouvent en Afrique, dont le Sénégal, la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée.
Tout n’est donc pas rose. Car au Nigeria, au Mali, en Gambie et au Burkina Faso, il y a une menace certaine, voire une forte hausse des violences à caractère religieux.
Il y a aussi une montée de l’extrémisme et la marginalisation de certains groupes sociaux associés à une religion particulière.