Elle est à l’initiative de l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) en 2008 en raison des répressions d’internautes, de blogueurs ou encore la fermeture de sites Internet. Une forme de lutte contre les entraves liées à la liberté d’expression en ligne à travers le monde.
A l’origine, cette manifestation visait essentiellement la Chine et ses lois concernant le contrôle d’internet.
Selon RSF, plus d’une soixantaine de pays dans le monde pratique actuellement une forme de censure sur Internet.
Dans certains cas, cela est le fait de régimes autoritaires ou de démocraties vacillantes dans un contexte où la liberté d’expression est devenue un enjeu crucial de notre époque.
Cependant, les contenus perçus ne sont toujours pas fiables face à la multiplicité des émetteurs variables. D’où la nécessité de la censure.
Le cas du Sénégal est encore présent dans les esprits. Le pays a fait l’objet de restrictions d’Internet à plusieurs reprises au mois de juin 2023 et récemment en début 2024 dans un contexte de crise politique. Une chaîne publique, en l’occurrence Walfadjri TV, s’est vu retirée sa licence après plusieurs mises en garde et des coupures intervenues entre 2021 et 2023 pour avoir diffusé des manifestations interdites incitant à la violence selon les termes du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA).
En Guinée, l’accès à Internet a connu des restrictions en novembre dernier et aura duré 40 jours, privant la population de l’accès aux services Web et application comme WhatsApp, Tiktok… Les internautes ont usé de subterfuges en s’appuyant sur des outils comme VPN sans oublier les répercussions considérables sur le plan économique.
Aujourd’hui, les journalistes dont la majeure partie de la profession consiste en la publication de contenus pouvant faire l’objet de censure, dénoncent la cyber censure présente dans le monde entier. D’après Omar Sy, rédacteur en chef de la radio Oxyjeune de Pikine, radio communautaire sise dans la banlieue dakaroise : « toute information sensible peut être passible d’une sanction, donc d’une censure ». Car « retenir une information qui est susceptible de créer un soulèvement, une subversion, une émeute ou d’autres actes de violence dès lors que sa diffusion peut entraîner un trouble à l’ordre public ou compromettre la sécurité publique » ajoute-t-il. Ceci pour dire qu’une information peut être fondée mais si elle revêt un aspect sensible, elle peut-être censurée.
Pour cette année, RSF annonce que son opération »Collateral Freedom » mise en place depuis 2015 pour contourner la censure des sites a permis à plus de 100 medias de le faire dans 32 pays.
Ndeye Aïssatou DIOUF