C’est un vendredi inoubliable que les Guinéens ont vécu le 23 février 2024. Jusqu’ici contraints à l’usage des applications VPN pour se connecter aux réseaux sociaux, ils ont soudainement constaté que la restriction a été levée. Une nouvelle accueillie à la fois avec joie et regret par Qemal Affagnon d’Internet sans Frontière
Pour le défenseur de droit à l’Internet, les trois mois de restriction qu’ont connu les réseaux sociaux constituent une atteinte à la liberté d’expression.
« En décidant de priver les internautes guinéens de l’accès à Internet, le gouvernement a voulu contenir la circulation de l’information qui pouvait lui être défavorable et aussi priver les internautes guinéens de faire usage de leur droit à la liberté d’expression, de leur droit à la liberté de la parole en ligne. C’est un acte regrettable », déplore Qemal Affagnon.
Tout de même, il se réjouit que l’accès aux réseaux sociaux soit rétabli en Guinée. « Face au rétablissement d’Internet, nous sommes bien sûr contents… », dit-il.
Avant sa dissolution en fin de semaine dernière, le gouvernement guinéen était en négociation avec des partenaires occidentaux pour obtenir leur soutien en faveur d’un éventuel rallongement de la transition. Ce qui est pour Qemal Affagnon l’une des raisons de la longue restriction des réseaux sociaux en Guinée.
Sous le régime précédent, la Guinée a connu des coupures périodiques d’Internet, mais pas d’une durée de trois mois. Depuis l’avènement des réseaux sociaux dans le pays, c’est la première fois que les usagers en sont privés pendant tout un trimestre.