La nouvelle de la dissolution du gouvernement guinéen a pris de court la population dans la soirée du 19 février 2024. Un décret, lu à la télévision nationale, a officialisé cette décision, une première sous le règne du général Mamadi Doumbouya depuis son accession au pouvoir depuis le 5 septembre 2021. Au lendemain de cette décision, les réactions des citoyens de Conakry, la capitale, oscillent entre satisfaction et regret.
Ce mardi représente une journée hors du commun pour les Guinéens, désormais sans gouvernement à la tête de leur pays. La situation est au cœur des discussions dans les principaux lieux de rencontre.
À Dixinn, face au stade du 28 septembre, habituellement animé, certains approuvent la mesure prise par le général Mamadi Doumbouya.
« On était dirigés par des incapables. Pour moi, Doumbouya a pris ses responsabilités. Son décret qui dissout le gouvernement est salutaire. Avec ces gens-là, on n’aurait jamais avancé. On ne veut surtout pas que l’un d’eux soit reconduit », affirme Abdoulaye Cissé.
En revanche, Mamoudou Sylla porte un regard critique sur la dissolution complète du gouvernement.
« J’aurais préféré un simple remaniement au lieu de la dissolution totale du gouvernement. Certains membres de l’équipe dissoute faisaient bien leur travail. Je reconnais que le président a le pouvoir de dissoudre le gouvernement, mais une telle décision ne devrait pas être prise juste parce qu’il en a le pouvoir et le droit », juge-t-il.
Le gouvernement, en place depuis fin 2021, a été dissous moins de dix mois avant l’échéance fixée avec la CEDEAO pour la durée de la transition, soulevant des interrogations sur la capacité à rétablir l’ordre constitutionnel avant janvier 2025, comme l’avait promis le général Doumbouya.