L’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, exhorte les citoyens et la classe politique à observer la retenue et à respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution dans le contexte de la crise institutionnelle. Diouf, qui a décidé de rompre son serment de silence politique en raison de la crise, appelle à la préservation des libertés publiques acquises dans la construction de la démocratie sénégalaise.
Dans un message public, l’ancien chef d’État a souligné l’importance de l’intégrité et de l’application stricte des principes constitutionnels. La lettre conjointe publiée avec Abdoulaye Wade a appelé à un dialogue national pour des discussions franches en vue d’assurer la transparence et l’incontestabilité des élections présidentielles à venir.
Face aux incompréhensions suscitées par cette sortie publique, Abdou Diouf clarifie que le Conseil constitutionnel, qu’il a créé en 1992, demeure le garant ultime des institutions et de la démocratie au Sénégal. Il souligne que le Conseil constitutionnel est le seul organe habilité à prendre des décisions sur le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel.
La tension politique au Sénégal s’est intensifiée après l’annonce par le président Macky Sall de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral. Cette décision a été justifiée par des allégations de corruption émanant du Parti démocratique sénégalais (PDS) concernant deux juges du Conseil constitutionnel et le rejet de la candidature de Karim Meissa Wade à l’élection présidentielle.
En réaction à cette annonce, l’Assemblée nationale a voté une loi reportant l’élection présidentielle au 15 décembre. Des tensions ont éclaté lors du vote, marqué par l’expulsion des députés de l’opposition par les gendarmes. Des manifestations contre le report du scrutin ont conduit à des heurts avec les forces de l’ordre, causant trois décès à ce jour.