Le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a sonné l’alarme concernant la possibilité d’un afflux de migrants soudanais vers l’Europe si un accord de cessez-le-feu n’est pas rapidement conclu entre les parties en conflit au Soudan.
La situation humanitaire préoccupante, caractérisée par plus de 9 millions de déplacés internes et 1,5 million de réfugiés fuyant les combats, risque de contraindre les populations à se diriger vers la Libye, la Tunisie, et éventuellement la Méditerranée.
Grandi a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays voisins du Soudan, tels que le Tchad, la République Centrafricaine, le Sud-Soudan et l’Éthiopie. Il soutient que ces états ne seront pas en mesure d’apporter une assistance adéquate aux réfugiés.
« Les réfugiés fuient, ils ne reçoivent pas assez d’aide, ils vont plus loin. Les Européens s’inquiètent toujours des personnes traversant la Méditerranée. J’ai un avertissement à leur faire : s’ils ne soutiennent pas davantage les réfugiés quittant le Soudan, voire les personnes déplacées à l’intérieur du pays, nous assisterons à des mouvements de population vers la Libye, la Tunisie et d’autres pays méditerranéens », a-t-il dit.
L’impasse dans la résolution du conflit au Soudan menace de déclencher une nouvelle vague de réfugiés. Ce qui risque de mettre en danger la stabilité régionale et exacerbant les défis humanitaires. Alors que l’ONU estime à au moins 12 000 le nombre de personnes tuées dans ce conflit, les groupes de défense des droits locaux affirment que le bilan réel est bien plus élevé.
Les efforts de médiation des partenaires régionaux africains, de l’Arabie Saoudite et des États-Unis n’ont pas encore abouti à une résolution du conflit. Cette situation laisse craindre une escalade des déplacements de populations et l’accentuation des pressions sur les ressources humanitaires.