L’Assemblée nationale du Sénégal a donné son aval mercredi à la mise en place d’une Commission d’Enquête parlementaire qui vise à élucider l’élimination par le Conseil constitutionnel de la candidature de Karim Meïssa WADE. Une victoire décisive pour le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade qui qualifie son exlusion comme un « coup d’État électoral ».
Le président du Groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, Mamadou Lamine THIAM, a présenté le projet de résolution lors d’une réunion de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains le 29 janvier 2024. Selon lui, la Commission doit éclaircir les « avantages et les soupçons de corruption et collusion » au sein du Conseil constitutionnel, mettant en doute la validité de l’élection présidentielle.
Le projet de résolution, adopté à la majorité, prévoit une Commission d’Enquête de 11 membres, représentant les différents groupes parlementaires et les non-inscrits. Cette commission aura pour mission d’informer l’Assemblée sur le bien-fondé des contestations entourant le processus électoral.
Karim Wade considère cette avancée comme un pas vers la justice et la préservation de la démocratie sénégalaise. Cependant, sa bataille ne s’arrête pas là. Il insiste sur la nécessité de reporter l’élection présidentielle et de mettre en place une Cour Constitutionnelle indépendante, avec des juges impartiaux, pour garantir l’équité et la transparence dans le processus électoral.
« Notre démarche, elle est claire et elle est logique. D’abord, nous contestons la mise à l’écart de notre candidat. Ensuite, nous exigeons qu’il soit rétabli dans ses droits. Et ensuite, nous demandons que le Conseil constitutionnel soit dissous parce que nous ne lui faisons plus confiance. Et de fait, le Conseil constitutionnel n’est plus apte à juger ou à poser des actes allant dans le sens de cette élection-là parce qu’il n’est plus crédible. Alors maintenant, est-ce qu’il va revenir ? Oui, oui, s’il est rétabli, parce que ce que nous voulons, c’est qu’il soit rétabli dans ses droits. Et ce droit-là, c’est son droit de participer à l’élection présidentielle », explique Maguette Sy, porte-parole du candidat Karim Wade.
La question du report des élections et les débats suscités au sein de la population restent au centre des préoccupations. Karim Wade dénonce la partialité du Conseil constitutionnel, affirmant que sa candidature a été rejetée injustement, malgré sa renonciation à la double nationalité.