L’appel de l’opposition birmane à rester chez soi, jeudi, pour protester de manière « silencieuse » contre les généraux, a été largement suivi. Dans le centre-ville, une forte présence militaire quadrillait le secteur, ancien épicentre des manifestations réclamant le retour de la démocratie.
Selon un groupe local de surveillance, plus de 4.400 personnes ont été tuées dans la répression ayant suivi le coup d’Etat.
La junte, elle, a repoussé une nouvelle fois sa promesse d’organiser des élections et a prolongé pour six mois supplémentaires l’état d’urgence en place depuis le putsch.
Les militaires ont conditionné la tenue du scrutin au retour à la stabilité, alors que le pays est déchiré par un violent conflit qui oppose l’armée et ses opposants.
Les combats ont provoqué le déplacement de plus de deux millions de civils, selon un communiqué des Nations unies.
Près de la frontière chinoise, trois groupes ethniques ont réussi à s’en prendre à des villes et à des routes stratégiques pour le commerce avec la Chine, via une attaque coordonnée, fin octobre,. L’emprise a posé un défi militaire d’une ampleur inédite depuis le putsch.
L’armée a justifié sa prise de pouvoir en évoquant des fraudes lors des législatives de 2020, remportées haut-la-main par le parti du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi. Des accusations dépourvues de fondement, selon des observateurs.