La publication de la liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 25 février a déclenché une vive controverse aboutissant à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Des allégations de corruption et de conflits d’intérêts visant deux membres éminents du Conseil constitutionnel ont été émises publiquement par le groupe parlementaire liberté et démocratie du Parti Démocratique Sénégalais (PDS). L’Union des Magistrats Sénégalais (UMS) dénonce et se montre solidaire envers les juges indexés.
Dans un communiqué parcouru par Lesnouvellesdafrique, l’UMS condamne cette démarche et exprime son « soutien indéfectible aux collègues concernés ». Elle souligne qu' »aucune commission parlementaire n’a compétence pour entendre un magistrat, surtout pour des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale, de la compétence exclusive des juridictions répressives ». Le syndicat met en garde contre toute atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, considérant ces attaques comme potentiellement dangereuses pour l’indépendance de la justice.
L’UMS invite par ailleurs es magistrats « à solidariser pour défendre leurs collègues et rappelle aux acteurs politiques l’impératif de respecter les institutions de la République ». Une mise en garde qui intervient dans un contexte de tensions croissantes à l’approche du scrutin présidentiel.
De son côté, le Conseil constitutionnel considère « graves et infondées » les accusations portées à son encontre. Il rappelle « l’indépendance du pouvoir judiciaire, exercé par le Conseil constitutionnel, et affirme prendre ses décisions en formation collégiale ». L’institution « insiste sur la nécessité de faire toute la lumière dans le respect des procédures constitutionnelles et légales, tout en soulignant que de telles accusations ne sauraient rester sans conséquences pour leurs auteurs ».
Enfin, il réaffirme son attachement à « la rigueur et la transparence » et son « intention de continuer à exercer toutes les missions qui lui sont dévolues par la Constitution et les lois de la République ».