Burkina : le mouvement Sens réagit suite à l’enlèvement du leader de la société civile

Le coordonnateur national du mouvement « Servir et non se servir » (Sens) au Burkina Faso, Me Guy Hervé Kam, a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’aéroport international de Ouagadougou. Le mouvement, via un communiqué, a exprimé son indignation face à cet enlèvement, rapportant que Me Kam a été embarqué de force par des individus en civil vers une destination inconnue.

Guy Hervé Kam est une personnalité connue au Burkina Faso, notamment en tant qu’avocat de la famille de l’ancien président Thomas Sankara. Ancien magistrat et figure de la société civile, il a joué un rôle clé dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014 en cofondant le mouvement « Balai Citoyen ».

Ce nouvel enlèvement s’inscrit dans une série de disparitions inquiétantes de voix critiques envers le régime militaire en place depuis le coup d’État de septembre 2022. Parmi les personnalités enlevées récemment figurent l’ex-ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouédraogo et le lieutenant-colonel Évrard Somda, ancien chef d’état-major de la gendarmerie.

Le mouvement Sens a appelé les autorités de transition, qu’il estime responsables de cette disparition, à relâcher Me Kam ainsi que tous les autres citoyens enlevés en dehors de toute procédure judiciaire. Il a souligné l’urgence de faire toute la lumière sur cet énième enlèvement extra-judiciaire, considérant que les principes de l’État de droit sont gravement menacés.

Le gouvernement de transition a récemment affirmé avoir déjoué une tentative de déstabilisation, lançant une traque contre un réseau impliquant des militaires et des civils. Ces événements interviennent dans un contexte de violences jihadistes au Burkina Faso depuis 2015, avec des milliers de morts et des millions de déplacés internes.

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