Guinée: le secrétaire général du syndicat de la presse privée reste en prison

Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat de la presse de Guinée, avec l'officier qui l'a conduit lundi, 22 janvier 2024, au tribunal de Dixinn, en proche banlieue de Conakry

Depuis deux jours, Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse privée en Guinée, est écroué à la maison centrale de Conakry. Lundi, après quelques heures d’audition au Tribunal de première instance de Dixinn, il a été principalement inculpé d’appel à un attroupement illégal. Une décision consécutive à la manifestation empêchée du 18 janvier.

On ne sait pas encore pour combien de temps Sekou Jamal Pendessa va rester en prison. Mais sa détention commence déjà à être longue. Après son placement sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de Dixinn, son avocat, maître Salifou Beavogui, avait annoncé que c’est un procès en flagrant délit qui l’attendait. Ce qui sous-entendait que l’accusé serait très vite situé sur son sort. Mais finalement, c’est le contraire qui se constate.

Autres articles

Une nouvelle marche contre la restriction des réseaux sociaux et le brouillage des ondes était prévue pour le 22 janvier 2024. Mais elle n’avait pas eu lieu, car c’est le même jour que Sekou Jamal Pendessa avait été déferré au tribunal avant d’être inculpé et placé en détention. Ses camarades syndicalistes mènent déjà une tournée dans différents médias de Conakry. L’acte s’inscrit dans le cadre des démarches visant à obtenir sa libération. En plus, ils tiendront une assemblée générale jeudi à Conakry avec d’autres organisations syndicales très influentes en Guinée, notamment la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée), pour discuter d’une stratégie commune dans la lutte contre l’incarcération de Sekou Jamal Pendessa.

La presse privée guinéenne est actuellement confrontée à un calvaire sans précédent. Des radios sont brouillées et des télés décrochées des diffuseurs d’images. Les autorités de la Transition auraient conditionné la levée de la restriction par la suppression des émissions politiques dans les médias concernés. Chose que le syndicat de la presse a trouvée inacceptable. C’est dans l’espoir d’inverser la donne, qu’il avait engagé une série de manifestations qui devaient commencer le 18 janvier. Mais la démarche a été empêchée par les forces de l’ordre et le principal initiateur, à savoir Sekou Jamal Pendessa, aux arrêts depuis la semaine dernière.

Get real time updates directly on you device, subscribe now.