Au Sénégal, les femmes veulent aussi le fauteuil présidentiel

Les Sénégalais ont tous les yeux rivés vers le Conseil constitutionnel qui poursuit la validation des candidatures qui ont recueilli les signatures requises pour l’élection présidentielle de février 2024. Six femmes font partie des 93 candidats qui ont déposé leur dossier de candidature dans un pays qui n’a jamais élu une femme à la présidence de la République.

Parmi la demi-douzaine de candidates qui souhaite briguer le poste de président de la République, il y a deux femmes qui ont déjà occupé d’importants postes ministériels.

Il s’agit d’Aïssatou Mbodj, dite Aïda et d’Aminata Touré, dite Mimi. Cette dernière a même été chef du gouvernement sous Macky Sall.

À ces deux figures féminines les plus connues de l’échiquier politique national s’ajoute, première femme candidate dans une élection présidentielle en 2019.

Mais selon l’analyste politique Alassane Samba Diop qui dirige le groupe E-media Invest, ces candidates auront du mal à rassembler, voire à créer la surprise.

« Absolument, ce sont des femmes qui n’ont pas d’appareil politique. » Pour gagner une élection en Afrique, surtout au Sénégal, il faut souvent s’adosser à un appareil politique. Mimi Touré, ancienne Premier ministre, était membre du parti au pouvoir, Amsatou Sow Sidibé est issue de la société civile et Mme Aida Bodji a été Premier ministre d’Abdoulaye Wade. Toutes ces dames sont issues de partis politiques et non d’appareil politique. »

Pourtant, au Sénégal, ces femmes et bien d’autres, incarnent un véritable leadership. Des femmes qui par leur niveau intellectuel peuvent prétendre diriger le pays malgré des pesanteurs socioculturelles qui ont souvent relegué la femme sénégalaise au second plan, explique la députée Adji Mbergane Kanouté, vice-présidente du groupe de la majorité du parlement sénégalais.

« Il y a eu beaucoup d’avancées sous Maky Sall et Abdoulaye Wade qui ont nommé des femmes Premier ministre et à d’autres postes de hautes responsabilités. » Il faut maintenant consolider ces acquis et pour arriver franchement à élire une femme présidente de la République, il nous faudrait plus de solidarité entre les femmes parce que les hommes ne nous facilitent pas la tâche. »

Faire preuve de solidarité entre femmes pour donner plus de chance aux candidatures féminines, voici d’ailleurs l’un des thèmes qui sera, sans doute, au centre de la campagne électorale pour les six candidates dont les dossiers ont été déposés au Conseil constitutionnel pour validation.

La plus haute instance juridique du pays doit rendre publique le 20 janvier la liste des candidatures jugées recevables. Quant à la campagne en vue du scrutin présidentiel du 25 février, elle démarra le 5 février.

En attendant, d’autres candidates comme Dr Rose Wardini, Assome Aminata Diatta et Anta Babacar Ngom s’apprêtent aussi à se lancer dans la conquête du palais présidentiel.

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