Le Burkina Faso est le théâtre de préoccupations croissantes concernant la sécurité des défenseurs des droits humains, illustrées par les récents enlèvements de Daouda Diallo et d’Ablassé Ouédraogo.
Daouda Diallo, un éminent défenseur burkinabè des droits humains et lauréat du prix Martin Ennals en 2022, a été enlevé le 1er décembre devant le service des passeports à Ouagadougou, où il se rendait pour renouveler ses documents de voyage. Une coalition d’ONG ouest-africaines, dont la Coalition citoyenne pour le Sahel, a demandé la « libération sans délai et sans condition » de Daouda Diallo, soulignant l’urgence d’une réponse gouvernementale à cet enlèvement survenu en plein jour devant un service public. Daouda Diallo faisait partie des voix critiques envers le régime burkinabè récemment « réquisitionnées » pour participer à la lutte antijihadiste.
Parallèlement, Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères et perssonne « critique » à l’égard du régime militaire en place depuis le coup d’État de septembre 2022, a été enlevé à son domicile par des individus se présentant comme des membres de la police nationale.
Ces enlèvements ont suscité des inquiétudes quant à la sécurité des défenseurs des droits humains et des personnalités jugées « hostiles » au régime actuel du Burkina Faso. La Coalition citoyenne pour le Sahel a souligné que le décret de « mobilisation générale » signé par le président Ibrahim Traoré en avril ne saurait justifier « le ciblage arbitraire de voix indépendantes et leur réduction au silence ».
La situation politique au Burkina Faso demeure tendue, avec un régime de transition militaire confronté à des défis sécuritaires importants liés aux activités des groupes jihadistes dans le pays.