Près d’une semaine après l’incendie qui a ravagé le plus grand dépôt de carburant en Guinée, la vente d’essence a repris ce mercredi dans le pays. À Conakry, les stations-service ont connu des files d’attente dès les premières heures de la matinée. Automobilistes et motards, chacun devait attendre son tour pour être servi. Pas plus de 25 litres par véhicule et 5 par moto et tricycle. Une mesure gouvernementale respectée à la lettre. Elle consiste à éviter une pénurie de produits pétroliers à la population. Avec la tragédie de Kaloum, la réserve nationale d’hydrocarbures a été entièrement consumée.
À Sonfonia, un quartier en banlieue de Conakry et riverain de la route Prince, deux stations-service se trouvent à quelques pas du rond-point. L’afflux y a commencé très tôt le matin. Certains ont dû patienter dans les files d’attente plus d’une heure avant d’être servis. C’est le cas de Thierno Abdoul Bah, conducteur de taxi. « Je suis venu ici à 7 h 10 du matin, mais il y avait déjà assez de monde. C’est finalement à 8 h 50 que mon tour est arrivé », témoigne-t-il.
Par moments, la tension montait entre pompistes et clients. Les seconds reprochaient aux premiers d’être lents et surtout de non-respect de l’ordre d’arrivée.
« Les pompistes font du favoritisme. En plus, ils sont trop lents. Quand des connaissances à eux se présentent, ils tentent de les ravitailler immédiatement, alors que certains d’entre nous sont là à attendre leur tour depuis 6 h. Mais on ne va pas se laisser faire », mettait en garde Mohamed Cissé, conducteur de taxi-moto.
Une version qui n’a pas encore été confirmée par les autorités circule déjà. Elle fait croire que la réserve nationale de carburant « a été entièrement consumée » dans la tragédie de la nuit du 17 au 18 décembre à Kaloum. Raison pour laquelle la vente de produits pétroliers dans les stations-service est désormais restreinte. 25 litres pour les véhicules et 5 pour les motos et tricycles par jour, c’est la consigne donnée aux pompistes.