Les Congolais continuent de voter ce jeudi, à cause de problèmes logistiques qui ont empêché l’ouverture de certains bureaux de vote.
Mercredi, de nombreux bureaux de vote ont ouvert en retard. D’autres, n’ayant pas reçu leur matériel électoral, n’ont pas ouvert du tout. Des dysfonctionnements qui ont engendré des incidents par endroits, avec des agents électoraux molestés et des centres de vote saccagés, selon des témoins.
Dans la soirée, la commission électorale a dû se rendre à l’évidence: le vote a eu lieu, mais pas complètement.
« Les bureaux qui n’ont pas du tout ouvert vont le faire jeudi », a annoncé le président de la CENI, Denis Kadima.
Ce responsable n’a pas précisé le nombre de bureaux concernés. Selon lui, « pas moins de 70% » selon une estimation « hâtive », ont pu voter mercredi.
Cinq candidats de l’opposition à la présidentielle ont exigé « la réorganisation de ces élections ratées, par une Céni autrement composée ».
Dans un communiqué, le gouvernement n’a pu que reconnaître « le retard constaté dans l’ouverture de certains bureaux de vote ». Mais il a félicité le peuple congolais pour sa « mobilisation » et la CENI pour sa « détermination » à organiser dans les temps des élections qui se sont selon lui « globalement » bien déroulées.
Parmi les adversaires de Félix Tshisekedi figurent Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga, Martin Fauyulu, qui affirme que le président sortant lui a volé la victoire à l’élection de 2018, ou encore Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.
Après avoir voté mercredi, tous ont dénoncé les « irrégularités » qui, en plus des dysfonctionnements, ont marqué selon eux les élections. Ils appellent leurs militants à surveiller de près le dépouillement et l’affichage des résultats, autre épisode du processus électoral qui s’annonce à haute tension.
Plus de 44 millions d’électeurs, sur un total d’environ 100 millions d’habitants, étaient appelés à élire mercredi leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux, ainsi que leurs conseillers locaux.
Plus de 100.000 candidats étaient sur les rangs pour les quatre scrutins, dont 19 pour la présidentielle, élection à un seul tour pour laquelle l’opposition n’a pas su trouver un candidat commun.